L'expérience du Maroc en matière de la couverture sanitaire universelle (CSU) a été mise en avant, jeudi à Dakar, dans le cadre des Journées de réflexion de l'Union Africaine de la Mutualité (UAM), organisées du 24 au 28 novembre sous le thème « la généralisation de la couverture sanitaire universelle post-covid: Enjeux et défis en Afrique ». A cette occasion, le directeur général de la Mutuelle Générale du Personnel des Administrations Publiques du Maroc (MGPAP), Fouad Moutaoukil a mis en exergue les trois dimensions de la couverture sociale universelle à savoir la population couverte, l'accès à tous les services de santé, proportion des coûts couverts. M. Moutaoukil a rappelé que la CSU en tant qu'engagement envers la population a passé par plusieurs étapes depuis la mise en place de la première politique de soins de santé au Maroc en 1959. Dans ce sens, il a mis l'accent sur l'évolution de la couverture sociale de base marquée par la promulgation de la 65-00 en octobre 2022, l'entrée en vigueur de l'assurance maladie obligatoire de base (AMO) en 2005, la généralisation du Régime d'Assistance Médicale (RAMED) en mars 2012, l'intégration d'autres catégories en 2015, 2016 et 2017 et la loi cadre 09-21, afin d'atteindre un taux de 100% de CSU en fin 2022. Le DG de la MGPAP a souligné que le chantier royal de la généralisation de la protection sociale au Maroc se veut une véritable révolution sur la voie de la promotion de la justice sociale et spatiale et de la préservation de la dignité des citoyens. L'objectif est de généraliser l'Assurance maladie obligatoire de base durant les années 2021 et 2022 et ce par l'élargissement de l'assiette des bénéficiaires pour inclure les catégories vulnérables bénéficiant du Régime d'assistance médicale (Ramed) et la catégorie des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées qui exercent une activité libérale, de sorte que 22 millions de personnes supplémentaires bénéficient de cette assurance, qui couvre les frais de traitement, de médicaments et d'hospitalisation, a-t-il expliqué. Ce chantier inédit vise également la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024, en permettant aux ménages, qui n'en bénéficient pas de toucher des indemnités couvrant les risques liés à l'enfance ou des indemnités forfaitaires, a fait savoir M. Moutaoukil. Il s'agit aussi de l'élargissement, en l'an 2025, de l'assiette des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d'aucune pension, à travers la mise en application du système des retraites propre aux catégories des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées qui exercent une activité libérale, afin d'englober toutes les catégories concernées, a-t-il dit. Il sera également question de la généralisation en 2025 de l'indemnité pour perte d'emploi en vue de couvrir toute personne exerçant un emploi stable, à travers la simplification des conditions pour bénéficier de cette indemnité et l'élargissement de l'assiette des bénéficiaires, a ajouté M. Fouad Moutaoukil. Ensuite, il a passé en revue les rôles, les prestations, ainsi que les acquis des mutuelles, notamment, la grande expérience en matière de gestion des risques maladie, départ à la retraite et décès et accès aux soins, la couverture du risque maladie-maternité dans le cadre facultatif et volontaire, et la contribution à la politique de santé de l'Etat qui consiste en la garantie de l'accès aux soins à travers ses cabinets, cliniques et laboratoires mutualistes. Les Journées de réflexion de l'Union Africaine de la Mutualité (UAM) se sont ouvertes, jeudi à Dakar, avec la participation des mutuelles venant des pays de l'Afrique de l'Ouest, du Nord, dont le Maroc, de l'Est et du centre. La cérémonie d'ouverture de cette rencontre a été présidée par le président l'Union africaine de la mutualité, Moulay Brahim Al Atmani, également président du Conseil d'Administration de la Mutuelle générale du Personnel des Administrations Publiques (MGPAP, Maroc), en présence notamment des membres du bureau exécutif de l'UAM, du représentant du ministre sénégalais de développement communautaire, du secrétaire général de l'Agence nationale de la couverture maladie universelle et du conseiller technique du ministre des finances et budget. L'ouverture, qui a connu la participation de 23 pays africains, entres autres le Maroc, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Mauritanie, le Niger, les Iles Comores, la Tunisie, le Burkina Faso, le Bénin, le Gabon et la RDC, a été marquée par une allocution du président de l'UAM, Moulay Brahim Al Atmani et de son vice-président, président de la Mutuelle de santé des agents de l'Etat du Sénégal (MSAE), Babacar Ngom.