Pour le président du Bureau exécutif de l'Union Africaine de la Mutualité (UAM), il faut créer les conditions idoines pour l'amélioration des indicateurs socio-économiques pour parler de justice sociale. Interview. - Le Maroc, en votre personne, a été élu, samedi dernier à Salé, à la présidence du Bureau exécutif de l'Union Africaine de la Mutualité (UAM) pour les quatre prochaines années. Quelles stratégies comptez-vous adopter durant votre mandat pour agrandir le réseau de l'UAM et quelles sont vos priorités ? - C'est juste, le Maroc, en ma personne, a été élu Président de l'UAM pour donner un nouvel élan à cette organisation panafricaine. Et, comme il a été annoncé, l'élargissement de son réseau continental figurera parmi les grands axes de notre nouvelle stratégie, et ce, à travers l'adhésion du plus grand nombre possible des Mutuelles africaines à notre Union, là où elles sont sur tout le continent africain. Sans oublier de dire que notre priorité à ce niveau c'est de faire adhérer des Mutuelles de toutes les zones, notamment la zone anglophone, à notre institution. - Quels défis souhaite relever l'Union Africaine de la Mutualité (UAM) ? - L'UAM est appelée à relever beaucoup de défis, dont le principal est la considération du système des Mutuelles comme outil très adapté à la réalité africaine. L'Afrique est un continent riche et malheureusement pauvre en même temps. Il est riche avec ses ressources humaines et naturelles, mais pauvre sur le plan organisationnel. L'Afrique a besoin d'une organisation capable de mobiliser et de tirer plus d'argent aux secteurs sociaux, notamment la protection sanitaire et sociale. Les Mutuelles est un système de socialisation des charges et un moyen de partage équitable des ressources collectées selon un principe simple : chacun doit cotiser selon ses moyens et a le droit de bénéficier des services selon ses besoins. Donc, ce système fait partie des valeurs intrinsèques de la société africaine qui vit encore sur les valeurs de la solidarité et de l'entraide. En plus, il s'agit là d'une organisation simple, modulable et adaptable aux spécificités locales de chaque pays. Il est donc de l'intérêt général pour les pays africains de renforcer les Mutuelles existantes et d'en créer d'autres. De notre côté, nous devons accompagner tout cela et défendre les intérêts des mutualistes. - En termes de financement de la protection sociale, quel état des lieux dressez-vous en Afrique ? Où se positionne le Maroc par rapport aux autres membres de l'UAM ? - Le financement des secteurs sociaux souffre partout dans le monde, notamment en Afrique. Ce financement est la responsabilité des Etats. Les Mutuelles mobilisent une partie du financement de la couverture médicale de ses adhérents, mais cela reste insuffisant. C'est pour cela que le Maroc a imposé une couverture médicale de base à la charge de l'employeur et des bénéficiaires. Alors les Mutuelles se chargent du complémentaire et de la mise en exécution d'une partie de l'AMO. C'est un modèle pour les pays africains qui peut être présenté aux membres à travers les instances de l'UAM comme les autres modèles des autres Etats africains. - Parmi les principaux objectifs de l'UAM, l'instauration du principe de la solidarité dans tous les secteurs du domaine social (couverture médicale et régime de retraite). Comment peuvent les autres membres de l'UAM bénéficier de l'expérience marocaine, précisément le chantier de la généralisation de la couverture sociale, lancé sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, pour la promotion de la justice sociale et spatiale ? - La généralisation de la couverture sociale au Maroc, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour la promotion de la justice sociale, représente pour les Marocains une grande opportunité et un grand défi pour les pouvoirs publics. C'est un bon modèle qui sera présenté aux Mutuelles africaines dans le cadre des programmes d'échange d'expériences et de bonnes pratiques pour en servir d'école. A cette occasion, je suis dans l'obligation de faire appel aux Mutuelles marocaines pour accompagner ce grand chantier de toute la nation. - Quelle démarche comptez-vous adopter pour le financement de la protection sociale ? - Le financement de la protection sociale au Maroc est à la charge de l'Etat suite à l'initiative de SM le Roi, que Dieu l'assiste. Les Mutuelles s'occupent du financement de leur secteur complémentaire qui doit suivre les objectifs étatiques en améliorant leurs ressources financières propres tout en assurant une bonne gouvernance de ces ressources. - Créée en 2007, l'UAM est un instrument de mise en réseau du mouvement mutualiste en Afrique pour défendre et représenter les intérêts communs des organisations membres. Quelle assistance technique propose l'Union en matière de mutualité ? - L'UAM est une organisation non gouvernementale africaine créée pour fédérer les Mutuelles africaines et mobiliser les moyens possibles pour les aider à accomplir leurs missions à travers : la formation, l'échange des expériences, l'encadrement, l'accompagnement et la conception de projets communs à titre d'exemple dans les domaines de l'informatique du tiers-payant et la promotion du tourisme sanitaire.... L'UAM a également la charge de promouvoir les valeurs de la mutualité et de la solidarité dans les pays africains et inter-mutuelles, sans oublier sa mission de défendre les intérêts des mutuelles et mutualistes africains. Recueillis par Safaa KSAANI UAM Le Maroc élu président du Bureau exécutif
En la personne de Moulay Brahim Al Atmani, président du Conseil d'Administration de la Mutuelle générale du Personnel des Administrations Publiques (MGPAP), le Maroc a été élu, samedi dernier à Salé, à la présidence du Bureau exécutif de l'Union Africaine de la Mutualité (UAM) pour les quatre prochaines années. Les travaux de l'Assemblée Générale de l'Union Africaine de la Mutualité ont été marqués notamment par l'élection des membres du Conseil exécutif et du comité directeur de l'UAM. Ainsi, le Bureau exécutif de l'Union compte Moulay Brahim Al Atmani (président), le Sénégalais Babakar Ngom (1er vice-président), le Malien Djikine Babassa (2ème vice-président), Tiomela Augustin (Cameroun-secrétaire général), Gnobo Paul (Côte-D'Ivoire - secrétaire général adjoint), Mohamed Ahaimedou (Mauritanie-trésorier) et Mouigni Fatma (Iles Comores - trésorière adjointe). Intervenant lors d'un point de presse tenu à l'issue des élections, M. Al Atmani a salué la forte participation des différents Etats africains aux travaux de l'Assemblée Générale de l'UAM, relevant que leur présence confirme davantage le rôle pionnier du Maroc en matière de couverture sociale à travers notamment le chantier de généralisation de la couverture sociale, lancé sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette étape, poursuit-il, connaîtra la mise en place de nouvelles feuilles de route et stratégies visant à atteindre les objectifs primaires de l'UAM, ajoutant qu'il s'agit d'une nouvelle ère de collaboration entre les différentes Mutuelles africaines. S. K.