Un certain nombre d'objectifs ont été tracés lors des premières réunions, notamment la promotion de la culture et de l'art sur les plans de la création, de l'organisation et de la formation, puis la sensibilisation à la défense de l'environnement, la participation à la prise de conscience, puis la nécessité de préserver la mémoire culturelle et le patrimoine oral, local et national. Ce sont les grandes lignes arrêtées par les membres de cette Fondation qui se veut, également, un promoteur et fédérateur des arts du spectacle dans leurs diverses formes et expressions. «La création de cette Fondation est une idée qui a germé chez une pléiade d'intellectuels qui ont constaté que la culture et l'art à Agadir furent souvent écartés des politiques publiques des différents gouvernements ou autres instances élues qui se sont succédé depuis les années 70. Sans parler du manque flagrant d'infrastructures essentielles, notamment les espaces adéquats qui peuvent accueillir les spectacles et les présentations culturelles. L'exemple le plus frappant est l'absence de salle de théâtre, alors qu'on assiste à la fermeture des trois salles de cinéma à Agadir. Ceci sans évoquer le faible soutien octroyé à tout ce qui est culturel et artistique, alors que le champ culturel dans la ville d'Agadir est très prospère au niveau de toute la région, puisque nous avons plus d'une dizaine de troupes professionnelles, en plus de celles se spécialisant dans le théâtre de l'enfant. Sans parler des potentialités importantes dans la production audiovisuelle, surtout amazighe, dont foisonne la ville, ainsi que beaucoup de noms qui ont laissé leur empreinte créative dans la poésie et l'écriture en arabe, en amazigh et en français. Ajoutons à cela les nombreux festivals et thématiques qui ont acquis une notoriété internationale», souligne El Houssine Chaâbi, conseiller au bureau administratif et responsable de la communication et des relations publiques au sein de la Fondation. Tout ce foisonnement culturel et artistique a motivé la création de cette Fondation afin de fédérer toutes ces capacités et leur donner la possibilité de faire découvrir leurs créations au public national et international, avec une vision politique à l'image de toutes ces compétences de la ville et de sa région. Pour faire valoir ses capacités dans des projets palpables, la «Fondation Agadir Cultures» propose, pour l'année 2014, deux grandes manifestations artistiques et culturelles faisant partie de sa feuille de route, notamment Agafrika, un festival annuel qui promeut les arts du spectacle africains, prévu pour avril 2014, puis Agacinécologia, un festival international du cinéma et de l'environnement en fin 2014. À travers ces deux événements de taille, la Fondation estime, par le biais de ses membres qui ont une importante expérience dans le champ culturel, donner le coup d'envoi des premières propositions permettant de développer la région au niveau culturel et de veiller à ce que les recommandations dont elle fera part aux services concernés soient prises en considération et surtout réalisées. «Pour le festival Agafrika, nous allons inviter des troupes populaires de certains pays africains, dont le Maroc, ainsi que des artistes qui ont une notoriété internationale. En parallèle du volet artistique, nous comptons organiser des expositions plastiques, artisanales, puis des conférences avec la participation de personnalités du monde culturel, intellectuel, politique, diplomatique, social et économique. Notre objectif à travers Agafrika est de donner la vraie dimension africaine en tant que composante de l'identité culturelle marocaine, de mettre en relief l'influence des arts du spectacle du Maroc et ceux de l'Afrique les uns sur les autres et de s'ouvrir davantage sur la politique africaine, son économie et sa culture», précise El Houssine Chaâbi. Dans ce sens l'équipe dirigeante souhaite être épaulée par des structures et des commissions, quitte à élire des experts et autres acteurs dans le secteur culturel et artistique, comme stipulé dans le règlement de la Fondation.