Une quarantaine de Marocaines ont manifesté mercredi devant le ministère de la Justice à Rabat pour exprimer leur solidarité avec des détenus islamistes en grève de la faim incarcérés à Salé, près de la capitale marocaine. Environ 200 détenus islamistes, condamnés dans différentes affaires de terrorisme et incarcérés à Salé, sont entrés en grève de la faim depuis le 25 septembre, a-t-on appris auprès des femmes protestataires. "Nous sommes musulmans et non pas terroristes", "Nous continuerons le combat", "Allah Akbar", criaient les manifestantes, mères, épouses ou soeurs des détenus en grève devant le siège du ministère. Certaines des manifestantes arboraient des portraits de leurs parents détenus. La moitié d'entre elles portaient un niqab, un voile noir qui couvre le corps entier. Une manifestante, Chama Qassoubi, affirme avoir deux fils détenus. "Comment dois-je faire? L'un d'eux est détenu à Kénitra (30 km au nord de Rabat) et l'autre, on l'a transporté à la prison Aïn Borja de Casablanca", dit-elle. "Mon frère, Ouaïch Abdelghani a été transféré à Mohammedia (65 km au sud de Rabat)", proteste une autre femme. Les détenus en grève de la faim à Salé demandent l'amélioration de leurs conditions de vie, la fin des mauvais traitements et le retour de leurs camarades transférés dans d'autres prisons par l'administration pénitentiaire, a indiqué le vice-président de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), Abdelilah Benabdeslam. "Nous avons demandé au ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ d'ouvrir une enquête sur cette grève de la faim et d'engager un dialogue avec les grévistes", a ajouté M. Benabdeslam.