La presse nationale consacre, mardi, de larges commentaires à la commémoration des événements douloureux du 16 mai 2003 à Casablanca, soulignant que le Maroc demeure "une grande nation par ses citoyens, ancrée dans l'Histoire et immunisée contre les tentatives désespérées". "L'acte du 16 mai était signé en lettres de sang par des auteurs qu'on peut qualifier de tous les noms saufs d'humains ? C'est l'empreinte frappante et portant la spécificité d'un phénomène qui recouvre une multitude d'aspects et de formes et dont l'unique objectif est d'imposer par la force ce qui ne peut être obtenu par la légalité", écrit "L'Opinion". Le Maroc qui "a pansé dignement et courageusement ses blessures et ses douleurs, est aguerri pour affronter les vautours et prouver qu'il demeure une nation grande par ses citoyens, ancrée dans l'Histoire et immunisée contre les tentatives désespérées", ajoute-t-il. "Al Mounaâtaf" rappelle à cette occasion la condamnation de ces actes criminels par l'ensemble des composantes de la société marocaine et la descente dans la rue des dizaines de milliers de personnes pour dénoncer d'une seule voix ces explosions et appeler à faire front uni contre le terrorisme. "Il est vrai que les Marocains se sont sentis réconfortés après l'arrestation de plusieurs criminels, toutefois la vigilance demeure de mise", souligne-t-il. Tout en soulignant que le Maroc a fait face à ces attentats avec une solidarité exemplaire et sans faille, "Al-Ittihad Al-Ichtiraki" relève que la lutte contre le terrorisme "est devenue une question qui concerne toute la société, pas seulement le gouvernement, ou l'appareil sécuritaire". Sous le titre "Et la lutte contre le terrorisme continue?", "Libération" souligne que "jamais auparavant un acte terroriste n'a fait autant de victimes et de dégâts, et n'a attiré autant d'attention" avec 45 morts, en plus des blessés et des dégâts matériels. "Les lieux du crime et les victimes n'étaient pas les seuls à être visés par les terroristes, mais toute l'expérience politique marocaine", fait-il remarquer, ajoutant que le message était clair "c'est la cohabitation entre les religions et les peuples qui fut dans le collimateur. Et c'est aussi le visage moderne et tolérant du Royaume". "Le matin du Sahara et du Maghreb" indique, de son côté, que le Maroc reste déterminé face au terrorisme", indiquant qu'"un festival de la tolérance vient célébrer cette année le troisième anniversaire des tristes attentats du 16 mai 2003 à Casablanca". Le slogan choisi pour cette initiative à savoir "Non au terrorisme... Oui à la vie" démontre "la volonté des Marocains d'aller de l'avant, de continuer leur marche de progrès et surtout de ne pas fléchir face à l'intégrisme menaçant et dévastateur". Pour le journal, l'annonce d'indemnisation des victimes et de leurs familles faite la veille du 1er mai par le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle est venue redonner de l'espoir à des personnes qui vivaient dans la tourmente depuis ces tristes événements, ajoutant que les effets de ces attentats se font ressentir encore, mais que ni les personnes qui leur ont survécu, ni leurs familles et proches ne sont prêts à la résignation. "Attajdid" écrit que tourner la page du drame "requiert la conjugaison des efforts de l'ensemble des Marocains, le renforcement du processus démocratique et le rejet des discours éradicateurs". Il souligne, à cet égard, la nécessité de diffuser "la pensée modérée basée sur le changement civilisationnel condamnant la haine, la violence, l'apostasie (takfir) et l'exclusion. Le journal plaide pour "l'adoption d'une approche participative dans le cadre de la loi et de la monarchie constitutionnelle dans un pays musulman où cohabitent l'ensemble des composantes du peuple marocain". En commémorant ce douloureux anniversaire, écrit "Sawt Annass", le Maroc crée un nouveau système fondé sur la restructuration du champ religieux pour mettre fin au désordre et à lutter contre l'extrémisme sous toutes ses formes, la refonte du système éducatif, l'intégration sociale et la protection de la nation contre le terrorisme. Dans un entretien, publié par "Sawt Annass", l'académicien Ahmed Herzenni souligne qu'il ne s'agit pas seulement d'une occasion "pour protester de nouveau contre le terrorisme et de réitérer notre solidarité avec les victimes de ces événements, mais aussi une occasion pour nous interroger sur ce que nous avons accompli pour combler le vide psychologique qui règne au sein d'une large catégorie de la jeunesse marocaine". A cet égard, il appelle "le courant islamiste modéré" à trancher sur la dualité du discours et à dissocier les aspects de prédication et politique pour barrer la route aux extrémistes qui tentent, par divers moyens, de récupérer les jeunes marginalisés". Le même journal publie un article, écrit trois ans avant le 16 mai 2003 par Mohamed Fizazi dans lequel ce dernier avait fait part "des idées extrémistes, notamment l'appel à l'assassinat des penseurs laïcs, de ceux parmi les musulmans qui ne font pas la prière et des mécréants qui ne reconnaissent pas l'unicité de Dieu (...)". "Devant l'accroissement sans cesse des formes de violence et de terrorisme international, tout le monde est appelé à être prudent, vigilant et prêt à faire face, avec tous les moyens disponibles, à toute forme d'extrémisme pour vivre dans la paix et la sécurité", écrit, de son côté "Al Haraka". Le journal appelle l'ensemble des Marocains à défendre les valeurs nobles basées sur la tolérance, la cohabitation et à rejeter toutes les formes de violence et de terrorisme. "Bayane Al Yaom" souligne, quant à lui, que les attentats du 16 mai étaient une tentative vaine visant le climat de liberté prévalant dans le Royaume qui a opté pour la démocratie et la consécration des valeurs de la tolérance, ajoutant que ces événements douloureux n'ont entamé en rien l'unité et la solidarité des Marocains qui ont choisi de renforcer le processus de modernisation et de démocratisation.