KINSHASA (AP) -- Le calme est revenu mercredi à Kinshasa, où les milices des deux candidats à l'élection présidentielle congolaise ont commencé à patrouiller ensemble avec les forces européennes, après s'être opposées pendant trois jours dans des fusillades qui ont fait au moins 31 morts, selon une source militaire congolaise ayant requis l'anonymat. Les affrontements avaient commencé dimanche avec l'annonce des résultats du premier tour de scrutin créditant le président sortant Joseph Kabila d'environ 45% des voix contre 20% au vice-président et ancien chef rebelle Jean-Pierre Bemba. L'ONU est intervenue pour faire cesser les accrochages. Ceux de dimanche et lundi ont tué 14 personnes et ceux de mardi, 17, d'après la même source. Les victimes seraient huit policiers, des soldats et des civils. Le porte-parole de la force européenne EUFOR, le colonel Thierry Fusalba, a déclaré que cinq ou six patrouilles communes devaient avoir lieu mercredi. Les soldats espagnols, français, allemands et polonais tentent d'empêcher l'armée congolaise, censée assurer l'ordre, de provoquer des incidents. L'Union européenne avait déployé un millier pour assurer le bon déroulement des élections du 30 juillet, les premières en République démocratique du Congo (RDC) après 45 ans de coups d'Etat et de pouvoir corrompu, puis plus de 200 militaires ont été appelés en renfort du Congo à la suite des affrontements de ces derniers jours. Le porte-parole des Nations unies Kemal Saiki a déclaré mercredi que le cessez-le-feu tenait. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a appelé MM. Kabila et Bemba, qui accuse le président de fraude électorale, à se rencontrer pour régler leur différend pacifiquement. Les deux camps s'accusent mutuellement d'avoir provoqué les violences.