Le suicide de la mineure Amina Filali ne cesse de prendre de l'ampleur tant aux niveaux national qu'international. Après que le Parlement européen s'est saisi, mardi, de cette affaire, voilà que le groupe de l'USFP, opposition, (Union des forces socialistes populaire) à la Chambre des représentants décide, le même jour, de constituer une commission d'enquête formée, essentiellement, par ses propres députés pour une meilleure collecte des informations sur ce drame humain. Une initiative en parfaite harmonie avec les revendications de la société civile et des partis politiques. Les députés socialistes marocains, au nombre de 39, ne comptent pas s'arrêter là, ils viennent de demander la création d'une commission d'inspection, conformément à l'article 40 du règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement marocain, constituée de tous les groupes parlementaires. Pourquoi une commission d'inspection et non pas d'enquête ? La réponse nous est livrée dans la nouvelle constitution. Dans son article 67, la loi fondamentale stipule qu' «il ne peut être créé de commission d'enquête lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires et aussi longtemps que ces poursuites sont en cours. Si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin dès l'ouverture d'une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création». Ramid et Hakkaoui seuls contre tous Si la classe politique et la société civile est unanime pour dénoncer l'article 475 exemptant le violeur de toutes poursuites judiciaires à condition de se marier avec sa victime, le PJD, par les voix de ses deux ministres conservateurs Mustapha Ramid, Justice et des Libertés et Bassima Hakkoui, Famille et Solidarité, continue de jouer sa propre partition, de surcroît pleine de fausses notes. Sur ce même portail, Mme Hakkaoui s'est illustrée en avançant que «parfois le mariage de la violée à son violeur ne lui porte pas un réel préjudice». Des propos singuliers nécessitant des preuves de la part de la seule femme ministre du gouvernement Benkirane mais qui sont sur la même longueur d'onde que ceux de Mustapha Ramid. Ce dernier estime que le mariage d'Amina Filali est intervenu après des rapports sexuels consentis. Une version qui n'a cependant pas été partagée par Mustapha Khalfi, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement qui, la semaine dernière, a confié à la presse, que Amina Filali a été violé à deux reprises, la première fois par son violeur et la seconde fois suite à son mariage à son bourreau.