Le journaliste Soulaiman Raissouni a été arrêté ce vendredi vers 18 heures devant son domicile à Casablanca. Il a été emmené par des éléments de la police à bord d'un véhicule tout terrain indique le site alyaoum24 qui cite des membres de sa famille. Depuis il a été placé en garde à vue suite à une plainte déposée contre lui par un marrakchi se déclarant homosexuel. Le rédacteur en chef du quotidien arabophone Akhbar Al Youm est accusé d'«agression sexuelle» qui remonterait à fin 2018. Cette affaire a été révélée par le site Barlamane le mercredi 20 mai lorsque la victime présumée a choisi de rendre public l'accusation et saisir les autorités judiciaires. Le bureau de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique du Nord a été le premier à réagir à l'arrestation du journaliste, soulignant sur son compte Twitter que «Raissouni est la cible d'une campagne de diffamation depuis quelques jours de la part des médias proches des services de renseignement». Au-delà de l'affaire de moeurs supposée, RSF y voit une suite du harcèlement politique des journalistes d'Akhbar Al Yaoum, alors que son fondateur Taoufik Bouachrine purge une peine de 15 ans de prison pour «traite d'êtres humains», «abus de pouvoir et d'autorité à des fins d'exploitation sexuelle» et «menace contre deux individus à la fois». Soulaiman est également l'oncle de la journaliste Hajar Raissouni, journaliste pour le même média et condamnée en septembre dernier à un an de prison pour avortement illégal, avant de bénéficier d'une grâce royale en octobre 2019. Le dernier editorial de Raissouni publié sur le journal Akhbar Al Yaoum a été consacré à la disparition de communiqués de la DGSN et du parquet général portant sur le nombre de contrevenants à l'état d'urgence sanitaire.