Soulaimane Raïssouni, directeur de publication du journal Akhbar al Yaoum, est dans la tourmente. La crédibilité de l'homopublicus aussi. Le site Kafapress démontre, arguments à l'appui, comment l'impénitent journaliste a été le premier à exposer la vie intime de la journaliste Hajar Raïssouni, arrêtée à la sortie d'un établissement de santé de Rabat, fin août dernier. Alors que le journal Akhbar al Yaoum, dont Soulaimane Raïssouni tient les rênes, était parmi les premières rédactions à avoir rendu public le rapport médical qui prouve l'interruption de grossesse de Hajar Raïssouni, l'impénitent journaliste Soulaimane Raïssouni cherche tout de même à attaquer plusieurs médias, dont Barlamane.com, pour diffamation. Il faut noter que notre rédaction a fait preuve d'objectivité, de neutralité et d'impartialité quant au traitement journalistique de cette affaire. En effet, nous avons opté pour une démarche objective et déontologique. D'ailleurs, nous n'avons publié les rapports et les certificats médicaux qui prouvent l'interruption de grossesse de Hajar Raïssouni, qu'une fois que la rédaction de Soulaimane Raïssouni les a diffusés, tout en élevant le débat sur les textes de loi relatifs à l'avortement et à aux choix des femmes à disposer de leurs corps. Cette contre-offensive du successeur de Taoufik Bouachrine, dont les médias en souffrance se sont en effet érigés en pôle négatif de l'éthique journalistique, démontre que le sensationnalisme est la seule arme dont il dispose. Pour comprendre l'affaire de Hajar Raïssouni, il faut en quelque sorte renverser la perspective, et se demander non plus comment les "orphelins" de Bouachrine manipulent les réalités, mais bien pourquoi ils les instrumentalisent en altérant ce qui est attesté. Mentir, sur France 24-, en affirmant à cor et à cri qu'une terrible répression s'abat sur un journal aux abois, s'ajoute aux affabulations éhontées. Que Hajar mette un terme à un processus biologique, c'est une décision privée et uniquement de son ressort, même si ses proches, sa famille politique islamiste, naguère, assimilaient et assimilent toujours cet acte à un "infanticide prôné par les progressistes". Ce sont eux notamment qui freinent le débat social sur l'avortement et le droit des femmes à disposer de leurs corps. Alyaoum24 et Akhbar Alyaoum, depuis l'explosion de l'affaire Bouachrine, cultivent les plus vils instincts de leurs lecteurs. Ils font du sensationnalisme, leur unique argument de vente. Au lieu d'avoir une presse soucieuse d'élever l'esprit et le débat public, au-delà du diktat de l'audience, de la partialité et de la rentabilité, Soulaimane Raïssouni multiplie les accusations et les incriminations, sans fondements. L'affaire de Hajar Raïssouni démontre ce manque de traitement sain de ce dossier chez une certaine presse qui, au lieu de verser dans un débat sociétal vers une réglementation institutionnelle de l'avortement, déclare qu'elle détient le monopole de l'excellence morale. La mise en perpective des réalités qui touchent à des questions essentielles de dignité humaine sacrifiée, méprisée, est ignorée par Soulaimane Raïssouni, dont les prises de position souillent des réputations et se font les voix de campagnes médiatiques contre des sites d'information pour dénoncer leur traitement journalistique, pourtant objectif et déontologique.