Après quelques jours de calme précaire, reprise des hostilités médiatiques entre la MAP et l'APS. Tout a commencé avec une dépêche de l'agence de presse marocaine annonçant, le lundi 18 mai, que «le Parlement européen a réclamé une intervention urgente de l'Union européenne pour mettre un terme à la répression exercée par les autorités algériennes à l'encontre des militants des droits de l'homme». La MAP explique que «dans une lettre adressée au Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell, plusieurs eurodéputés de différents groupes politiques attirent l'attention de l'UE sur la situation de la liberté de la presse en Algérie et les exactions commises à l'égard des journalistes, rappelant le cas de Khaled Drareni, correspondant de Reporter sans Frontières». Piqué au vif, l'APS a répliqué le lendemain. Elle a d'abord minimisé la portée politique de la lettre des eurodéputés, soulignant qu'elle n'est signée que par sept parlementaires. Or souvent les médias algériens, y compris l'APS, et du Polisario se sont fait l'écho d'interrogations sur les violations des droits de l'Homme au Maroc ou les procès de journalistes alors qu'elles n'émanent que d'un ou deux eurodéputés. L'APS a continué son réquisitoire en accusant les sept parlementaires européens d'être à la solde du «lobby maroco-sioniste». «L'alliance du Makhzen avec les milieux sionistes œuvre à empêcher que l'Algérie retrouve les chemins de la stabilité, de l'ordre, des droits et libertés et de la croissance», avance l'agence de presse algérienne. Pour l'APS, la reprise et l'amplification d'un «événement insignifiant» par la MAP a «pour seule motivation les succès extraordinaires du peuple sahraoui au sein de la communauté internationale pour l'exercice de son droit légitime à l'autodétermination». Il est lieu de noter que la MAP n'a fait que reprendre la teneur de la lettre des eurodéputés. Dans une résolution adoptée le 28 novembre 2019, la plénière du Parlement européen a «condamné vivement l'arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques de journalistes, de syndicalistes, d'avocats, d'étudiants, de défenseurs des droits de l'homme et de la société civile ainsi que de tous les manifestants pacifiques qui participent aux manifestations pacifiques du Hirak».le 28 novembre 2019, Article modifié le 2020/05/20 à 12h04