L'application marocaine de traçage covid-19 a été baptisée Wiqaytna (Notre protection). Pour couper court aux inquiétudes quant à la confidentialité des données personnelles, le ministère de l'Intérieur déroule ses arguments. Le ministère de l'Intérieur en collaboration avec le ministère de la Santé, lance la phase de test pour l'application de traçage covid-19. Une partie des employés de l'OCP vont servir de bêta-testeurs pour l'application avant un déploiement général. «En fonction des retours, nous corrigerons et améliorerons l'application pour un lancement auprès du grand public», a souligné Abdelhak El Harrak, gouverneur directeur des systèmes informatiques et de la Communication au ministère de l'Intérieur, sans préciser une date prévisionnelle de lancement sur les store d'applications iOS et Androïd. La solution technologique marocaine qui utilisera le bluetooth est inspirée de l'application singapourienne, vantée par plusieurs pays au départ mais qui a récemment fait polémique. TraceTogether est basée sur le code open du protocole Bluetrace, qui a été ensuite adopté par d'autres pays comme l'Australie. Si Abdelhak El Harrak reconnait que le Maroc s'est basé sur des composants de l'application singapourienne, il précise que Wiqaytna est conçue et développée par les ingénieurs marocains grâce à la contribution bénévole d'une dizaine d'entreprises et startups marocaines dont OCP, Aio XLabs, Dial Technologies, Omnidata, Abweb, Valyans, ... Rassurer pour assurer une large adoption Le directeur des systèmes informatiques au ministère de l'Intérieur a également voulu rassurer la population quant au caractère volontaire de l'installation de cette application lors du lancement. Les données récoltées seront anonymisées et stockées sur le téléphone de l'utilisateur. «Nous avons dès le départ associé le CNDP et sommes conformes à la loi 09-08 relative à la protection des données à caractère personnelle», a-t-il encore insisté. Il a ajouté que la durée de vie de l'application ne concernera que la période de la pandémie. Autre preuve d'ouverture, Abdelhak El Harrak a annoncé que le code source de l'application sera disponible à la demande. L'objectif de transparence vise à la fois à rassurer les nombreuses voix qui s'inquiètent d'un traçage de leurs faits et gestes, et assurer une adoption la plus large possible. En effet, sans un taux d'adoption de plus de 60% de la population d'après les pays ayant déjà adopté cette solution, l'utilité de l'application de traçage Covid-19 pourrait s'avérer très diminuée. Questionné quant au seuil d'adoption visé par le ministère de l'Intérieur, le responsable est resté flou. «Un taux d'adoption le plus haut possible est espéré, mais il n'y a cependant pas de seuil minimum requis.» Abdelhak El Harrak Le tracing nécessitera plus de tests Mohamed Lyoubi, directeur du département Epidémiologie au ministère de la Santé, partage cette prudence. Pour lui, l'essentiel réside dans la complémentarité de cette solution technologique avec l'enquête systématique effectuée lors d'un test positif au SARS-CoV-2. «Le travail d'enquête de nos équipes pour identifier les cas contact continuera et sera appuyé par les notifications remontées par l'application», précise Mohamed Lyoubi. Il explique ainsi qu'un patient atteint du Covid-19 peut se souvenir avoir été en contact avec les membres de sa famille, des proches ou des collègues de travail, mais très rarement des personnes croisées dans un magasin ou ailleurs pendant les 2 ou 3 semaines précédentes. Cette solution permettra donc d'identifier et de tester plus de personnes croisées au hasard par le patient covid+. «Nous voulons passer du confinement des personnes au confinement du virus.» Mohamed Lyoubi Mais le lancement de l'application et donc une détection de cas contact plus large devra obligatoirement s'accompagner d'un accroissement sensible des capacités de tests quotidiens. «Nous sommes passés de 3 laboratoires de tests à 14 aujourd'hui. Nos capacités journalières tournent autour de 3 500 tests et nous comptons passer prochainement à une capacité de 10 000 tests par jour», a-t-il rassuré. Bilan Coronavirus dans le monde 259 465 151 Contaminations 5 174 661 Décès 235 366 205 Guérisons 53.8% de la population mondiale vaccinée