Y-a-t-il un lien entre les attaques de l'armée électronique des Emirats arabes unis contre Saad-Eddine El Othmani et le refus des autorités marocaines de rapatrier des touristes israéliens bloqués au Maroc, comme le prétendent les médias de l'entité sioniste ? Contactée par Yabiladi, une source ayant requis l'anonymat y voit plutôt une attaque contre les liens de proximité entre le chef du gouvernement marocain et le Hamas. L'opération menée sur Twitter contre Saâd-Eddine El Othmani serait en réaction à l'entretien téléphonique qu'il a eu avec le chef du bureau politique du mouvement Hamas. Le dimanche 12 avril, Ismail Haniyeh a en effet sollicité le leader du PJD afin d'intercéder auprès du roi Mohammed VI pour l'envoi d'aides médicales. Le Palestinien a notamment demandé du royaume «des appareils de ventilation respiratoire, des testeurs et des médicaments nécessaires pour le traitement du coronavirus à l'intérieur de la Bande de Gaza». Pour appuyer cette explication, la même source explique que les Israéliens, au même titre que les Emiratis, savent parfaitement que la question du retour des touristes israéliens dépassent les prérogatives du chef du gouvernement. Depuis la formation du premier cabinet d'El Othmani, en avril 2017, les relations entre le Maroc et le Hamas se sont renforcées. En témoigne, l'accueil chaleureux réservé en décembre 2017 à l'ancien chef du bureau politique du mouvement islamiste, Khalid Mechaal alors en visite au royaume. El Othmani lui avait d'ailleurs offert un dîner en son honneur dans la résidence du chef du gouvernement, auquel ont assisté Mustapha Ramid, Mohamed Yatim et le n°2 du PJD Slimane El Amrani. Un privilège accordé traditionnellement aux Premiers ministres étrangers. D'autres membres du Hamas, moins connus sur la scène médiatique, ont été invités lirs de meetings organisés par le Mouvement Unicité et Réforme et les structures parallèles du PJD. Les relations entre les Emirats et le Hamas sont très tendues. Abou Dhabi tente d'isoler l'antenne des Frères musulmans dans le monde arabe. En revanche avec à El Othmani, les «frères» de Haniyeh ont trouvé l'interlocuteur idéal pour plaider leurs causes auprès du Palais.