Brahim Ghali a quitté le siège de l'Union africaine sans avoir rencontré les grandes figures du continent, tout comme son «ministre des Affaires étrangères», qui n'a pas eu d'entretiens avec ses «homologues africains». Une fois n'est pas coutume, les médias du Polisario, y compris son agence officielle de presse, n'ont rapporté aucune rencontre de haut niveau de Brahim Ghali en marge du 33e sommet ordinaire de l'Union africaine, tenu les 9 et 10 février à Addis-Abeba. Seule la réunion avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et la photo prise à cette occasion, ont été largement été reprises par les relais médiatiques du mouvement de Brahim Ghali. Ce dernier a quitté ce mardi Addis-Abeba en direction de la capitale kenyane pour assister aux funérailles de l'ancien président Daniel Arap Moie, sans avoir pu arracher des entrevues avec ses principaux parrains sur le continent, comme les présidents Abdelmadjid Tebboune et Cyril Ramaphosa. Celui-ci, et contrairement à son homologue algérien, a réduit l'appui de son pays au Polisario à quelques mots prononcés à l'occasion d'une allocution après son investiture président en exercice de l'Union africaine à la place de l'Egyptien Abdelfattah Al Sissi. La machine de la diplomatie des photos du Polisario est-elle grippée ? Ramaphosa a simplement «réitéré» son soutien indéfectible au «peuple de Palestine dans la quête légitime d'un Etat indépendant et souverain et du droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination», rapporte le site officiel de la présidence sud-africaine. Il faut dire qu'à Addis-Abeba, le président sud-africain avait des préoccupations majeures. Il était engagé, dans les coulisses, à convaincre ses pairs africains de voter en faveur de son candidat, Wamkele Mene, au poste de secrétariat général de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Mission, d'ailleurs, accomplie pour le président sud-africain. Selon nos informations et à a veille du 33e sommet de l'UA, une délégation sud-africaine a décliné une invitation de se rendre à Bir Lahlou pour rencontrer Brahim Ghali. Finalement, la réunion a eu lieu au camp Rabouni sur le territoire algérien, forçant le chef du Polisario à suspendre les travaux d'une session de son armée qui se tenait précisément à Bir Lahlou. Si Ghali n'a pu s'entretenir avec les grands de l'Afrique à Addis-Abeba, son «ministre des Affaires étrangères» n'a pas fait mieux. Les médias du Polisario, qu'ils soient installés dans les camps de Tindouf ou dans les grands villes du Sahara, n'ont fait état d'aucune entrevue de Mohamed Ould Salek avec ses «homologues africains». Ce qui n'est pas sans soulever plusieurs questions.