Le ministère espagnol des Affaires étrangères et les partis d'opposition ont commenté le projet du Maroc de délimiter ses frontières maritimes. Ils l'ont fait le jour même de la programmation du vote des textes de loi 37-17 et 38-17 à la plénière de la Chambre des représentants. Après des semaines de silence, le ministère espagnol des Affaires étrangères a fini par commenter la volonté du Maroc de délimiter ses frontières maritimes atlantiques. Le département de Mme Gonzalez Laya affirme que la délimitation des zones adjacentes entre les pays «ne peut se faire, comme le bon sens et le droit international le dictent, que d'un commun accord», rapporte ce soir l'agence EFE. «Les Marocains partagent la même position. En témoigne le fait qu'ils n'ont pas établi dans leurs projets la délimitation des zones», ajoute l'agence de presse. Ces explications sur un ton diplomatique rejoignent la main tendue par Nasser Bourita, le 16 décembre, pout un «dialogue» avec l'Espagne et la Mauritanie sur ce sujet. Elles interviennent alors que la ministre est attendue vendredi à Rabat où elle aura des entretiens avec son homologue marocain. Réactions en cascade des partis de l'opposition Cette réaction tardive vise essentiellement à apaiser la colère qui a envahi les formations politiques d'opposition. Ainsi, le groupe des députés du Parti Populaire a demandé la comparution dans les plus brefs délais de la ministre des Affaires étrangères afin d'exiger de Rabat une réponse «immédiate et ferme» à son projet de délimiter ses frontières maritimes. Ce qui, selon le PP, «entre en collision avec la souveraineté espagnole sur les eaux des Iles Canaries», indique des médias ibériques. «C'est une violation des normes internationales de l'ONU et qui portent gravement atteinte aux intérêts espagnols et, en particulier, aux intérêts économiques» de l'archipel, précise la 2e force politique à la Chambre basse. Pour sa part Vox est monté au créneau pour demander au gouvernement central de «freiner l'offensive» du Maroc. Le parti d'extrême droite a également demandé la comparution de Mme Arancha Gonzalez au Parlement. Le porte-parole de Vox au Congrès (Chambre basse) a assuré, dans des déclarations à la presse ce mercredi 22 janvier, l'exécutif Sanchez de l'appui de son parti à condition qu'il défende la souveraineté espagnole et les eaux territoriales. De son côté Ciudadanos a reproché à la ministre des Affaires étrangères son prochain voyage à Rabat sans avoir informé au préalable les groupes parlementaires des discussions avec le Maroc sur la délimitation des frontières. La petite formation de centre-droit avec seulement 10 députés a accusé le gouvernement Sanchez de «continuer d'improviser» sa politique extérieure. Ces réactions en cascade viennent clore un silence de quatre semaines de ces mêmes partis sur ce dossier.