Le médiateur espagnol a reçu une plainte déposée par les Espagnols d'origine marocaine, lesquels crient à la discrimination durant l'opération de rapatriement des Espagnols bloqués à l'extérieur. Les Espagnols d'origine marocaine ne cachent pas leur mécontentement face à la gestion par le gouvernement espagnol de la question du rapatriement des Marocains titulaires de la nationalité espagnole. Cette sensation d'abandon et de discrimination s'est renforcée après la comparution, jeudi, de Arancha Gonzales Laya, ministre espagnole des Affaires étrangères devant la Commission des affaires étrangères à la Chambre basse. Interpellée par la députée représentant la formation centriste Ciudadanos sur le sort des Espagnols d'origine marocaine qui attendant d'être rapatriés, la cheffe de la diplomatie espagnole est restée évasive. Dans son intervention, Marta Llaguno, la députée espagnole a bien mentionné qu'elle a été sollicitée par l'association Itran qui défend la cause des binationaux et des Marocains établis en Espagne. L'édile a souligné que le Maroc ne s'oppose nullement à leur rapatriement et que la balle est dans le camp des autorités espagnoles. Comme réponse, la ministre espagnole s'est contentée de souligner que des vols seront programmés à partir de ce lundi, sans expliquer pour autant les raisons de la discrimination envers les maroco-espagnols restés coincés au Maroc. Pis, encore, la diplomate en chef n'a pas réagi au sujet des Marocains établis sur le sol ibérique et qui se retrouvent en ce moment au Maroc, dans l'attente d'un rapatriement. Lors de son passage en commission parlementaire, la ministre a estimé que son gouvernement ne peut rapatrier tous les Espagnols. Seules les personnes qui étaient de passage dans le pays où elles se trouvaient le jour de la fermeture des frontières seront rapatriées, a-t-elle justifié. Or, comment explique-t-on alors que des professeurs exerçant dans les écoles espagnoles au Maroc ont réussi à quitter le royaume alors qu'ils sont résidents au Maroc tandis que les Espagnols d'origine marocaine n'ont pas pu rejoindre leur domicile en Espagne. «La réponse de la ministre espagnole des Affaires étrangères est plus que décevante», confie Ahmed Alami, président de l'Association Itran. Or, celui-ci estime que la liste des désenchantements de ce collectif ne se limite guère à cette réponse de la chargée de la diplomatie espagnole. «Nous avons contacté, sans distinction, tous les partis politiques espagnols mais ils nous ont royalement ignorés, mis à part quelques formations», souligne le porte-parole des affectés. «Il s'agit de plus de 700 familles abandonnées. Elles ressentent une grande trahison et une discrimination de la part de ce gouvernement dit socialiste et progressiste. Certains consulats du Maroc disaient clairement aux Marocains naturalisés espagnols qu'ils ne sont pas des Espagnols de souche et donc ne peuvent figurer sur cette fameuse liste qui leur permet d'être rapatriés. C'est une discrimination et une flagrante violation de leur droit constitutionnel», ajoute-t-il. Après avoir frappé, vainement, à toutes les portes, l'association a saisi le défenseur du peuple, le médiateur espagnol. Ce dernier a admis la plainte pour discrimination à l'égard des Espagnols naturalisés, durant cette opération de rapatriement. Par ailleurs, la question des Marocains titulaires d'un titre de séjour et qui ont formulé le souhait de rentrer dans leurs lieux de résidence et travail restent en suspens ! Le parti Vox s'agite Malgré la crise sanitaire qu'affronte l'Espagne, Vox n'a pu s'empêcher de remettre sur le tapis la question des eaux territoriales. Alors que l'ordre du jour de la comparution était consacré exclusivement à la crise sanitaire du Covid-19, la formation d'extrême droite a saisi cette tribune pour glisser une question sur la publication par le gouvernement marocain de la loi portant sur la démarcation des eaux territoriales. C'est de la sorte que le représentant parlementaire de Vox a interpellé la ministre sur la question de la délimitation des eaux maritimes. À ce propos, la diplomate en chef espagnole a indiqué que le «Maroc n'a pas encore sorti la carte et le stylo pour tracer ses frontières». La ministre a ajouté que la publication par le gouvernement marocain de cette loi dans son bulletin officiel ne signifie nullement que le royaume a procédé à la délimitation de ses eaux territoriales. Selon la diplomate ibérique, le Maroc a juste manifesté sa volonté de délimiter ses eaux territoriales mais aucune action concrète n'a été menée dans ce sens.