L'année 2020 commence par l'annonce d'une nouvelle suspension des relations avec la «RASD» par un pays d'Amérique latine. Une décision prise hier soir par le gouvernement de la présidente par intérim en Bolivie Jeanine Añez dans un contexte d'incertitude. Les partisans d'Evo Morales ont des chances de revenir au pouvoir par la voie des urnes le 3 mai prochain. Le coup d'Etat du 10 novembre contre l'ancien président Evo Morales est, pour l'instant, bénéfique pour le Maroc. La Bolivie a décidé ainsi de «suspendre ses liens actuels avec la 'République arabe du Sahara démocratique (RASD)'», indique son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié hier soir. Les nouvelles autorités à La Paz précisent que «sur la base des explications fournies par le Royaume du Maroc» elles promettent d'observer «une neutralité constructive et l'engagement de soutenir les efforts des Nations unies et de la communauté internationale afin que les parties parviennent à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies». Le départ de Evo Morales, source d'inquiétude pour le Polisario La Paz invite au dialogue les parties au conflit du Sahara «La Bolivie est déterminée à construire une relation renouvelée avec le Royaume du Maroc, basée sur le respect mutuel de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des deux pays», indique le ministère des Affaires étrangères de La Paz. La Bolivie tient à «exhorter les parties» du conflit au Sahara occidental «à recourir à tous les mécanismes de dialogue et de diplomatie afin de résoudre la situation dans les meilleurs délais». Elle demande également «à la communauté internationale et les Etats membres de l'Union du Maghreb Arabe à redoubler d'efforts pour assurer la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel», ajoute la même source. Si le communiqué de la diplomatie bolivienne a fait la joie de Rabat, la prudence reste de mise. L'élections présidentielle est en effet prévue le 3 mai prochain et un retour au pouvoir des partisans de l'ancien président reste possible. Depuis son exil en Argentine, Evo Morales a déjà désigné le candidat qui défendra les couleurs du Mouvement pour le socialisme. Il s'agit de son ancien ministre de l'Economie Luis Arce Catacora, une personnalité populaire. Une annonce faite par l'ancien président lors d'un point de presse qu'il a animé à Buenos Aires. Pour l'instant, les sondages donnent la première place du premier tour au candidat de Morales avec plus de 20% des voix contre environ 14% pour le centriste Carlos Mesa, l'ancien adversaire de Morales aux élections du 20 octobre 2019. L'issue du scrutin du 3 mai sera déterminante pour la confirmation du changement de position de la Bolivie sur le dossier du Sahara. Si cette élection présidentielle sera suivie avec attention au niveau des différentes capitales, elle sera scruté avec un intérêt particulier à Rabat et Alger.