C'est désormais officiel, l'Uruguay a un nouveau président. L'opération de recompte des voix du scrutin du 24 novembre (second tour) a finalement souri au candidat de centre droit, Luis Lacalle Pou. Même si le nouveau chef de l'Etat ne prendra ses fonctions qu'en mars 2020, cette élection donne de l'espoir au Maroc en un éventuel changement de la politique de Montevideo à l'égard de la question du Sahara occidental. Et pour cause, la reconnaissance de ce pays de la «RASD», actée le 26 décembre 2005, a coïncidé avec l'arrivée au pouvoir de la coalition du gauche «Frente Amplio» (Front élargi), le 31 octobre 2004. En attendant que Luis Lacalle Pou dévoile les grandes lignes de sa politique étrangère, il est lieu de signaler qu'il partage la même position que le royaume sur la crise au Venezuela. «Evidemment, Nicolas Maduro est un dictateur. Evidemment il y a une violation flagrante des droits humains. Evidemment, je n'adhère pas à la position de mon pays» sur la crise vénézuélienne, avait martelé le 3 octobre dernier à l'occasion d'un meeting électoral. La victoire de Luis Lacalle est, par ailleurs, une nouvelle preuve de la fin de la «vague rose» socialiste qui avait déferlé sur l'Amérique latine au début des années 2000 et permis au Polisario de consolider sa présence dans des pays de la région. Cette défaite de la coalition de la gauche en Uruguay intervient trois semaines après le coup d'Etat contre le président de la Bolivie, Evo Morales, un autre grand allié du Front, désormais contraint à l'exil au Mexique. Malgré ce changement à Montevideo, il y a de fortes chances de voir Brahim Ghali assister en mars prochain à la cérémonie d'investiture de Luis Lacalle Pou. Mais l'Uruguay pourrait par la suite prendre la voie du Salvador qui vient de retier sa reconnaissance de la «RASD».