Houcine Bachir Brahim, étudiant et militant pro-Polisario de 27 ans, a été condamné mardi par la Cour d'appel de Marrakech pour des faits remontant à 2016. Les juges lui reprochent d'avoir tué l'étudiant pro-amazigh Omar Khaleq, dit Izem, au cours de violents affrontements ayant opposé des étudiants sahraouis à ceux du Mouvement amazigh à l'université Cadi Ayyad de Marrakech. Il écope ainsi de la même peine prononcée à l'encontre de ses camarades. Selon El Español, Houcine Bachir Brahim avait fui par barque vers les Îles Canaries, pour arriver à Lanzarote en janvier dernier, où il a demandé l'asile politique, mais sans succès. Il a aussitôt été sous le coup d'une procédure d'expulsion. Reconduit au Maroc, il est arrivé à Rabat puis a été conduit à la prison de Marrakech. «La défense a insisté sur le fait que la seule chose qui existe contre lui est un PV de police dans lequel figurent des déclarations qui n'ont même pas été signées. Il n'y a pas de témoins, pas d'enregistrements, ni de preuves objectives», explique à El Español Ana Sebastián Gascón, avocate qui a assistée au procès comme observatrice internationale. Ses soutiens estiment que ce jugement vise plutôt son activisme politique pour le Sahara Occidental, selon l'agence de presse sahraouie Equipo Media. El Español indique que cet étudiant «participait à des manifestations en portant les drapeaux de la République arabe sahraouie démocratique (RASD)» et en «défendant l'autodétermination du peuple sahraoui». Ces derniers mois, des manifestations ont dénoncé la détention de l'étudiant, devant la sous-délégation du gouvernement à Tenerife, dans les universités de Rabat et d'Agadir et aux portes du tribunal de Marrakech, où il vient d'être jugé, conclut El Español.