La 74e session de l'Assemblée générale de l'ONU ne déroge pas à la règle. Pour le Maroc et l'Algérie, le conclave international de cette année se résume à une course dans les couloirs de l'organisation, en quête d'appuis sur le dossier du Sahara occidental. Dès son arrivée à New York, Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie algérienne, s'est réuni le dimanche 22 septembre avec son homologue français Jean-Yves Le Drian. Bien que la situation interne mouvementée en Algérie ait été au cœur des discussions entre les deux ministres, la question du Sahara a également été abordée, indique le quotidien El Moujahid. Après Le Drian, Boukadoum a rencontré, mardi 24 septembre, David Hale, sous-secrétaire d'Etat aux Affaires politiques, considéré également le «Monsieur Sahara» de l'administration Trump. «Les questions d'actualité dans la région du Sahel, notamment les récents développements en Libye, au Mali et au Sahara occidental, ont fait l'objet d'un examen approfondi entre M. Boukadoum et son interlocuteur américain», affirme le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué relayé par l'APS. Pedro Sánchez évite d'appeler à l'«autodétermination du peuple du Sahara occidental» En attendant un éventuel tête-à-tête entre Nasser Bourita et Mike Pompeo ou David Hale, la situation au Sahara a été au centre de l'entretien, tenu hier à New York, entre les chefs des diplomaties du Maroc et de l'Espagne. A cette occasion, Josep Borrell a réitéré l'appui de son pays à la «centralité de l'ONU» sur ce dossier, indique l'agence Europa Press. Une revendication réclamée depuis toujours par Rabat, face aux appels voulant accorder un rôle à l'Union africaine dans le règlement du conflit régional. Par ailleurs, l'intervention du chef de l'exécutif espagnol devant l'Assemblée générale ne peut que satisfaire la partie marocaine. En revanche, elle a engendré une vive colère dans les rangs du Polisario. Sur la même longueur d'ondes que son ministre des Affaires étrangères, Pedro Sánchez a insisté sur le leadership exclusif de l'ONU à examiner ce dossier. «Le gouvernement espagnol souhaite contribuer aux efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique, juste durable et mutuellement acceptée», a-t-il déclaré. Pour la première fois, Sánchez a omis de mentionner la traditionnelle «autodétermination du peuple du Sahara occidental», ce qui est une nouveauté par rapport à son intervention de 2018 depuis la même tribune. Cette position confirme l'appui de Madrid à Rabat sur la question du Sahara occidental. De plus, la question de ce territoire sera au menu des autres réunions que se tiendront en marge de l'Assemblée générale de l'ONU Sabri Boukadoum et Nasser Bourita avec les chefs des délégations internationales. Article modifié le 2019/09/25 à 19h45