Ce 11 janvier, le Maroc célèbre l'anniversaire de la présentation du Manifeste de l'indépendance dans un contexte national et régional particulier. Significative à plus d'un titre, la date du 11 janvier 1944 est inscrite en lettres d'or dans l'histoire du Maroc. En célébrant l'anniversaire de la présentation du Manifeste de l'indépendance, le peuple marocain réitère son hommage aux 67 signataires du manifeste de l'indépendance, «Watiqat El Istiqlal». La naissance du mouvement nationaliste Selon le journal de Tanger, c'est en avril 1934 que naissait le Comité d'Action marocaine, première organisation nationaliste qui présentait un plan de réforme marocain au gouvernement français, au sultan Mohammed Ben Youssef et au Résident général. Dans ce plan de réforme, les nationalistes de la période dite «réformiste» demandaient la stricte application du Traité de protectorat. «Au cours de ces différentes étapes, le sultan Mohammed V, père de la nation et héros de la libération, n'avait de cesse d'éveiller le sens de la résistance des Marocains et de définir ses objectifs et ce depuis son accession au trône de ses glorieux ancêtres le 18 novembre 1927», rappelait la Map. Un sultan combattif Le protectorat avait donc, par définition, un caractère provisoire. C'est pourquoi pendant la période réformiste, de 1934 à 1944, le sultan Mohammed V a essentiellement mené le combat sur le plan juridique, notamment pour la défense des prérogatives que le protectorat s'était engagé à respecter. Il s'agissait donc d'assurer le maintien de cet engagement et d'éviter toute substitution de souveraineté. Les prérogatives Royales étaient préservées, et c'est ce que Moulay Hafid avait voulu sauver en acceptant, à son corps défendant, de signer le Traité de 1912, car dès lors que la souveraineté du Sultan était maintenue, rien n'était perdu. Cette lutte s'est notamment manifestée lorsque la France a voulu, en 1935, faire dépendre le Maroc de l'administration du protectorat du ministère des Colonies. De même lorsque le gouvernement de Vichy prétendit faire appliquer au Maroc les lois anti-juives, Mohammed V s'opposa à ces mesures au nom de la souveraineté nationale et en soulignant que les Marocains de confession juive étaient des citoyens comme les autres. Ainsi, pendant cette période, l'objectif des nationalistes et du Souverain était d'aboutir à l'indépendance par le respect du protectorat, de l'intégrité, de la souveraineté et de l'unité du Maroc. Le 11 janvier 1944 a marqué une étape nouvelle, un changement radical de stratégie. Le 7 mars 1956 : Mohammed V annonce au peuple marocain l'indépendance du Maroc. Le sultan Sidi Mohammed ben Youssef prend alors le titre de roi Mohammed V.