En pleine période de rentrée scolaire, 120 familles marocaines ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l'école à Melilla, si elles ne prouvent pas de manière «fiable» leur résidence dans la ville. Le directeur provincial de l'Education, Juan Ángel Berbel, a confirmé en effet que ceci était une condition pour la recevabilité de leur inscription. Cette annonce relayée par le site local Melilla Hoy intervient alors que la liste des 21 400 écoliers admis dans 320 établissements primaires et collégiaux sera publiée au début de la semaine prochaine. Représentant du ministère de l'Education à Melilla, Berbel a déclaré que pour réduire le surnombre dans les classes, cette formule de restriction des inscriptions faute de justification recevable de la résidence dans la ville «est légale». Fondateur de l'Association locale pour la défense des droits de l'enfant (Prodein), José Palazón estime pour sa part que les concernés par cette exclusion «sont des enfants de la ville». «Ils n'ont peut-être pas de documents, mais ce sont des raisons qui ne leur sont pas attribuables», dénonce-t-il. Parmi ces cas, on retrouve des enfants nés à Melilla mais sans nationalité espagnole ou marocaine, en plus de mineurs marocains âgés de 3 à 16 ans. Par le passé, l'institution ibérique du Médiateur a demandé de résoudre ce problème d'«invisibilité administrative» à travers «des mesures permanentes», du moment que la Constitution reconnaît le droit à l'éducation «quelle que soit la situation des parents». A Melilla comme à Ceuta, un titre de séjour est requis pour les parents qui veulent scolariser leurs enfants non espagnols. Majoritairement pauvres, ils vivent dans des quartiers insalubres sans titre de propriété ou de location de domicile, ce qui empêche la régularisation de leur situation administrative et donc l'inscription de leurs petits à l'école.