La condamnation à 15 ans de prison du Belgo-marocain Ali Aarrass continue de susciter de l'indignation mais aussi de mobiliser ses soutiens à travers le monde. Six parlementaires britanniques se sont joints aux voix contestant le transfert et la lourde peine prononcée contre Ali Aarrass, accusé de terrorisme. L'affaire Ali Aarrass, au cœur du British parliament. Six parlementaires britanniques, représentant les trois principaux partis politiques- Parti travailliste, conservateur et les libéraux démocrates- ont introduit une motion (Early Day Motion) exprimant leur préoccupation pour Ali Aarrass devant les deux Chambres du parlement. Il s'agit des députés Jeremy Corbyn, Bob Russel, Peter Bottomley, John McDonnell, Kelvin Hopkins, Tony Lloyd qui souhaitent que «ce Parlement reconnaisse la profonde inquiétude parmi les avocats des droits de l'homme et les experts sur la question de la torture à travers l'Europe, au sujet de la peine de 15 ans, prononcée par le tribunal de Rabat contre Ali Aarrass». Ces parlementaires appellent le gouvernement britannique à soutenir «le Bar Human Rights Committee, Freedom From Torture et un nombre d'importants avocats, Conseillers de la Reine, dans leur demande au gouvernement marocain de rendre justice de manière urgente à Monsieur Aarrass et à sa famille». Au sein du parlement britannique, on estime que le jugement du Belgo-marocain «vient après un procès qui semble avoir nié toutes les règles d'un procès équitable». La condamnation, répètent les six parlementaires, est basée «uniquement sur des preuves obtenues sous la torture». Action inutile ? Cette nouvelle action en faveur du détenu, «s'inscrit dans l'ensemble de la médiatisation de l'affaire Ali Aarrass pour montrer que son Comité de soutien est vigilant», déclare Me Nicolas Cohen, l'un des avocats belges de celui qui est emprisonné pour terrorisme. «On ne sait pas à quoi cela va aboutir» aussi bien sur le plan politique que judiciaire, avoue-t-il à Yabiladi.com. Le Comité de soutien à Ali Aarrass attend toujours des autorités marocaines, «des explications sur les allégations de tortures, lorsqu'Ali Aarrass a disparu pendant 14 jours durant la période de garde-à-vue, après son extradition vers le Maroc». Arrêté en Espagne en 2008, ce citoyen belge d'origine marocaine, avait été extradé vers le Maroc en décembre 2010, où il a été maintenu en détention jusqu'à son procès. Le 24 novembre 2011, la Cour d'appel de Rabat-Salé, en première instance, l'a condamné à 15 ans de prison ferme pour appartenance à un réseau terroriste, en l'occurrence celui d'un autre belgo-marocain, Abdelkader Belliraj, qui purge sa peine dans les prisons du royaume. Ali Aarrass a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Quant aux aveux faits aux enquêteurs marocains, ses avocats soutiennent encore qu'ils ont été obtenus sous la torture.