Ali Aarrass subirait de graves tortures dans sa prison du Maroc où il est détenu depuis le mois de décembre dernier. Soupçonné d'être membre d'un réseau terroriste, ses avocats dénoncent le désintéressement de l'Etat belge vis-vis de sa condition. Amnesty international a évoqué des cas de tortures - au Maroc - pour les détenus suspectés d'appartenir à un réseau terroriste. Mais, aucun média marocain n'en parle jusqu'à présent. Le Belgo-marocain Ali Aarrass subirait des chocs électriques, des viols, des privations de sommeil, des injections chimiques et bien d'autres sortes de maltraitances dans sa prison du Maroc selon ses avocats (Mes Christophe Marchand et Dounia Alamat), rapporte RTL info. Arrêté en Espagne en 2008 où il sera incarcéré pendant deux ans, cet homme de 47 ans est soupçonné par les autorités marocaines d'appartenir au réseau terroriste de Belliraj. Cependant les enquêtes menées par l'Espagne n'auraient fourni aucune preuve. Son extradition suscite un mécontement presque général C'est le 14 décembre 2010 qu'Ali Aarrass est extradé vers le Maroc. Cette extradition est une décision qui va à l'encontre de la recommandation du Comité des Droits de l'Homme des Nations-Unies. Elle a suscité à la fois le mécontentement et la déception de ses avocats et la communauté internationale. Ali a pendant longtemps clamé son innocence notamment en faisant une grève de la faim pendant deux mois. Aujourd'hui, après les mauvais traitements reçu, le Belgo-Marocain ne serait plus en état de comparaitre selon ses avocats. Ces derniers déplorent «le comportement du gouvernement belge qui aurait trouvé divers prétextes pour ne pas secourir un compatriote en difficulté». Un gouvernement qui se réfugierait derrière la nationalité marocaine de l'intéressé, poursuivent les avocats. Alors que Ali Aarrass a vécu «28 ans en Belgique» où il a d'ailleurs «fait son service militaire», précisent-ils. Des déclarations qui se confirment...? Au 31 mars 2010, Les Indigènes de la république publiait dans un article l'extrait d'une lettre d'Ali Aarrass. Le détenu l'aurait écrite le 8 février de la même année. Dans cette lettre, Ali aurait parlé des tortures qu'il subissait en prison. Par ailleurs, selon Amnesty International, la majorité des personnes arrêtées et soupçonnées d'appartenir au réseau terroriste de Belliraj «auraient été torturées par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST) - un service de renseignement - au cours de leur détention au secret au centre de détention de Témara. Elles ont été condamnées en appel en juillet 2010, à l'issue d'un procès entaché d'irrégularités au cours duquel les allégations de torture et d'autres mauvais traitements n'ont pas été examinées», relève-t-on sur le site de l'organisation. Jusqu'à présent, les médias marocains n'en ont dit mot. Mais les déclarations des Mes Christophe Marchand et Dounia Alamat, avocats d'Ali Aarrass, feront-ils réagir le gouvernement marocain pour révéler l'état actuel du présumé terroriste ?