Il y a une année le Maroc avait ordonné la fermeture de sa frontière commerciale avec Melilla, au grand dam des commerçants de la ville et des protestations des politiques. Depuis, Rabat n'a toujours pas fléchi sa position. Le 1er août 2018, le Maroc fermait sa frontière commerciale avec Melilla. En une année, «les conséquences de la fermeture de la douane sont catastrophiques» pour l'économie locale, a révélé le président de la Confédération des entrepreneurs, José Reyes García dans une interview accordée ce jeudi à El Faro de Melilla. Bien qu'il ait reconnu que la solution au problème est avant tout «politique», il a annoncé que son association a tenu des réunions avec des investisseurs de Nador et Béni Nsar qui «eux aussi gagnent leurs pain» du commerce transfrontalier, a-t-il expliqué. Force est de constater qu'en douze mois, le discours du patronat à Melilla a bien évolué. En 2018, la confédération était montée au créneau pour dénoncer la décision marocaine au point de solliciter l'intervention de la chancelière allemande, Angela Merkel alors en visite privée en Espagne, pour «résoudre le problème gravissime» avec Rabat. Désormais, son nouveau président plaide pour «de bonnes relations avec le Maroc. Nous sommes tous d'accord sur ce point. Il nous parait bon que le nord du Maroc se développe (…) mais dans notre ville nous avons aussi le droit de commercer et d'exporter». Buenos días. Esta es nuestra portada de hoy jueves 1 de agosto de 2019 https://t.co/rszxQUizbq pic.twitter.com/FHrRIg0qgC — El Faro de Melilla (@ElFarodeMelilla) August 1, 2019 Le dialogue au point mort ? Visiblement, le dialogue entre le Maroc et l'Espagne sur cette question n'a pas avancé, comme le constate José Reyes García. Les directeurs des douanes dans les deux pays se sont rencontrés pour aborder cette question. Lors de leur dernière réunion, qui remonte au 10 juin, Rabat avait encore une fois refusé la présence de représentants de commerçants de Melilla, à la table des discussions. «Nous ne savons pas si les négociations progressent. Ce que nous savons, c'est que l'Espagne a fait une série de propositions au Maroc et que le pays voisin a dit oui pour certaines et non pour d'autres.» José Reyes García, président de la Confédération des entrepreneurs Sur cette question, le royaume n'est guère pressé pour accorder un cadeau à l'Espagne. Dès les premiers jours de la fermeture, le gouvernement El Othmani a clairement fait savoir qu'il s'agit d'une «décision souveraine qui concerne le Maroc». «Rabat a pris cette décision conformément à sa souveraineté nationale» afin de «développer l'activité du nouveau port de Nador», avait affirmé le 30 août lors d'un point de presse le ministre des Relations avec le Parlement, Mustapha El Khalfi. Pour sa part, l'exécutif Sanchez a compris le message et s'est gardé de faire pression sur Rabat. Officiellement, la question est absente des réunions tenues durant les douze deniers mois entre les deux chefs de diplomatie et les ministres de l'Intérieur. Par ailleurs, le sujet n'est plus à la une de l'actualité espagnole. Même la droite classique qui avait fait de la fermeture un de ses thèmes favoris pour dénoncer la politique de Pedro Sanchez a fini par opérer un retrait. La perte de la présidence de Melilla par José Imborda y est probablement pour quelque chose.