Le Maroc considère que la fermeture de sa frontière douanière avec Melilla est une décision «normale» et «souveraine», au moment où les négociations s'intensifient entre le Maroc et l'Espagne. Près d'un mois après sa fermeture, la frontière douanière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla vient d'être (enfin) abordée par l'exécutif marocain. Jeudi, le gouvernement a affirmé que la fermeture, depuis le 31 juillet, de sa frontière douanière avec Melilla est une décision «normale» et «souveraine». S'exprimant lors de la conférence de presse après le conseil du gouvernement, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole de l'exécutif, Mustapha El Khalfi a indiqué que la mesure vise à «développer l'activité du nouveau port de Nador, dans le nord du Maroc». «Les autorités marocaines considèrent que la fermeture est une décision souveraine qui concerne le Maroc. Rabat a pris cette décision conformément à sa souveraineté nationale», a encore ajouté le ministère, répondant à une question posée par des journalistes. Hier, l'agence espagnole EFE a affirmé qu'il s'agit de la première fois que le gouvernement marocain fait référence à la fermeture de ses douanes avec Melilla. Une «mesure prise sans consultation avec l'exécutif espagnol et sans communication officielle», a relevé l'agence de presse. Des négociations pour rouvrir la frontière douanière ? Une décision qui intervient alors que le Maroc et l'Espagne aborderont prochainement cette question pour parvenir à une solution. Cité par EFE, le ministère espagnol des Finances a promis mercredi d'«intensifier les contacts» avec l'administration des douanes du Maroc afin d'«analyser les aspects nécessaires» pour permettre de normaliser la situation à la frontière entre le Maroc et Melilla. Le gouvernement Sánchez examinera la fermeture de la frontière de Melilla par le Maroc Des hommes d'affaires marocains ont soutenu la décision des autorités de fermer les douanes à toutes les activités d'importation et d'exportation afin de relancer l'activité commerciale dans la région, poursuit la même source. Celle-ci cite le président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Nador, Abdelhafid Al Jaroudi, selon qui «les exportateurs et importateurs ont été appelés, suite à cette mesure, à décharger les conteneurs directement dans le nouveau port» de Nador. Le gouvernement de la ville autonome de Melilla avait qualifié cette fermeture de décision «unilatérale [impactant] une coutume commerciale qui existe depuis 1959 à la frontière de Beni-Ansar», la considérant par ailleurs comme une «atteinte» à l'activité commerciale de Melilla et de l'Espagne.