En Amérique du Sud, le Polisario se bat contre la montre pour éviter que d'autres Etats, à l'image du Salvador, ne retirent leur reconnaissance de la «RASD». Et c'est en Equateur que le mouvement de Brahim Ghali concentre désormais son action diplomatique, le pays de Lenin Moreno qui avait failli franchir le pas en 2014. Ainsi, après avoir dépêché, il y a deux semaines, son «ministre délégué auprès de l'Amérique latine», Omar Mansour pour rencontrer le président du Parlement équatorien, César Litardo Caicedo, le Front Polisario a dépêché, mercredi, son «ambassadeur» en Equateur pour rencontrer des membres de la Commission des relations internationales de l'Assemblée nationale équatorienne. Selon l'agence du Polisario, la réunion s'inscrit «dans le cadre des activités médiatiques et de sensibilisation menées par l'ambassadeur sahraoui en Equateur». Si Ali Salem Sidi Zin a «salué le niveau des relations parlementaires distinguées» entre le Polisario et l'Equateur et «le rôle joué à cet égard par le groupe parlementaire mixte d'amitié, fondé en 2013». Les parlementaires équatoriens n'ont pas manqué d'évoquer «la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental et notamment les dernières manifestations», poursuit l'agence. Ce déplacement, relayé par les médias pro-Polisario, le deuxième en moins d'un mois, est témoin de la préoccupation des partisans de Brahim Ghali face à l'éventualité d'un retrait de reconnaissance de la part de l'Equateur, emboitant alors le pas au Salvador et à la Barbade. Le pays d'Amérique Latine avait en effet, en juin 2014, déjà rompu ses relations avec le Front avant de les reprendre en 2016. Sur ce continent, Brahim Ghali ne peut réellement compter que sur le soutien de la Bolivie, dont la position n'a pas changé depuis le 17 décembre 1982.