Les fortes précipitations observées ces derniers jours ont eu un effet des plus désastreux, surtout dans les villes du nord-est du pays. Pluies diluviennes, inondations, et les habituels dégâts matériels qui les accompagnent ont transformé depuis peu, le quotidien des habitants de ces régions en véritable calvaire. A Nador, des quartiers ont été inondés, et les artères de la ville totalement ou partiellement submergés par les flots, rapporte la MAP. Dans les rues, une marée boueuse a remplacé le noir du goudron, et la chaussée submergée rend difficile, voire impossible toute circulation. Sur la route côtière, la mer qui gronde sa colère déverse fréquemment de son contenu sur la voie publique, à mesure que son volume augmente. Ses principales artères étant bloquées, c'est toute la ville qui se retrouve asphyxiée. Sur le "Boulevard de Tanger" par exemple, l'un des principaux de la ville, les inondations ont gelé les services : les magasins, et les pharmacies restent désespérément fermés, et les principales voies de communications restent bouchées. Du coup, les habitants n'ont d'autre choix que de rester cloîtrés chez eux, à espérer une accalmie. Certains courageux bravent ces intempéries pour dénoncer leur situation devant des caméras amateurs. L'un d'eux déclare « c'est tout le temps la même chose quand il pleut (...) les infrastructures sont mal construites (...) tout ce qu'on demande, c'est que les gens concernés (les autorités, ndlr) viennent voir ce qui se passe, mais il n'y a personne. » La MAP indique cependant qu'un comité de veille, présidé par le gouverneur de la province, M. Abdelouafi Laftit, a été mis sur pied et que les autorités locales et les services concernés sont à pied d'œuvre pour parer à toute éventualité, ajoutant que la situation est actuellement sous contrôle. La situation aura au moins fait des heureux, à savoir ces dizaines d'écoliers, bien contents de ne pas retourner à l'école en ces jours d'averses, comme on peut le voir sur des sites de partage de vidéos sur internet (Youtube, Dailymotion...). Un peu à l'ouest, dans l'enclave espagnole de Melilla, de nombreux dégâts ont été également constatés. 70 mètres de la clôture séparant la cité autonome avec le Maroc ont été arrachés par les pluies torrentielles, rapporte le quotidien El Pais. D'après la même source, les orages incessants auraient entrainé une rapide montée du niveau du « Rio del oro », ce qui aurait causé l'incident. Les pompiers ont même du secourir un garde civil piégé dans le poste de contrôle qui surveille la zone. Par mesure de précaution, les autorités espagnoles ont ordonné un renforcement de la sécurité à cet endroit, pour empêcher toute tentative d'immigration clandestine, du fait de la situation fragile. Pour rappel, en octobre 2008, des clandestins avaient essayé de s'introduire par une brèche crée dans des circonstances similaires. Les pluies diluviennes avaient arraché une bonne partie de la clôture , et emporté le terre-plein de la garde civile.