Le scénario du blocage par lequel est passée la loi-cadre sur la réforme de l'éducation se reproduira-t-il pour le projet de loi organique sur le droit de grève ? Cette semaine, la Confédération démocratique du travail (CDT) est montée au créneau, demandant au gouvernement de retirer un texte polémique déjà déposé sur le bureau du Parlement, après son adoption en Conseil de gouvernement. Ainsi, selon Al Akhbar, les camarades d'Abdelkader Zaier estiment que le dit projet de loi organique «a été confectionné de façon unilatérale, sans la moindre consultation» avec les centrales syndicales. Pour eux, sa mouture actuelle «entrave un droit constitutionnel reconnu, à savoir le droit de grève». «La CDT a donc exigé le retrait de la loi 15-97 avant même la fin de cette semaine, faute de quoi elle promet une rentrée sociale mouvementée, marquée par toutes les formes de contestation que les syndicats trouveront appropriées pour empêcher le vote de cette loi en l'état», précise le journal, cité par Le360. Une exigence qui se heurte au niet du gouvernement. En effet, selon le porte-parole de l'exécutif, Mustapha El Khalfi, l'accord tripartite d'avril dernier issu du dialogue social a clairement mentionné que les partenaires sociaux débattront de ce texte au niveau du Parlement pour y apporter les amendements éventuels, avant qu'il ne soit soumis au vote. De son coté, Al Massae précise ce mercredi que le ministre PJDiste du Travail et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim fait face à une importante fronde de parlementaires, dont plusieurs seraient issus des rangs de son propre parti, à cause du même texte, après avoir déclaré que le texte sur le droit de grève ne sera nullement retiré du Parlement. De ce fait, la trêve conclue entre syndicats et gouvernement depuis le 25 avril dernier, risque de s'annoncer courte.