A l'occasion de la rentrée sociale 2019, la Confédération démocratique du travail (CDT) compte militer pour un dialogue national sur l'ensemble des dossiers et un texte de compromis concernant la loi sur la grève. Abdelkader Zayer, Secrétaire général de la CDT, qui est la principale centrale à ne pas avoir signé l'accord entre le gouvernement et ses partenaires sociaux le 25 avril dernier, a souligné que l'actuel dialogue social ne respecte pas les conditions de base de la négociation pour être considéré comme tel. « Les problèmes ne peuvent pas être résolus en dehors d'une approche participative dans l'élaboration des propositions et des solutions, car rien ne peut passer sans le dialogue et la négociation », a analysé le dirigeant syndical. « Depuis le lancement des rounds du dialogue en 1996, les pourparlers se sont toujours déroulés dans un cadre tripartite et ont abouti à des accords importants », s'est-il remémoré. Pour lui, l'actuel gouvernement s'échine à vouloir imposer sa propre conception du dialogue. « Cela ne peut être toléré et c'est la raison pour laquelle nous avons refusé de continuer sur cette voie ou de cautionner tout accord n'apportant pas des solutions aux problèmes posés », a-t-il insisté. Abdelkader Zayer a estimé que la présente rentrée sociale n'est pas moins problématique que les années passées, en dépit d'initiatives gouvernementales pour dissiper les tensions. Pour lui, la situation actuelle est difficile compte tenu de la dernière vague de sécheresse ayant impacté le monde rural. « Un méfait qui vient s'ajouter au coup porté aux acquis en matière de retraite, à la raréfaction des opportunités d'embauche et à l'absence d'un minimum de revenu social pour les personnes en chômage, comme c'est le cas dans plusieurs pays », a-t-il attiré l'attention. Le gouvernement « considère que la signature d'un accord avec un nombre de syndicats va résoudre les problèmes, mais la réalité dit le contraire », a assuré M. Zayer, qui reste, néanmoins, convaincu de la vertu du dialogue. « Nous n'avons pas trouvé avec qui dialoguer, parce que ce gouvernement est dépourvu de la culture du dialogue, contrairement à ce qu'il prétend », a asséné le leader syndical. Concernant le projet de loi organique sur la grève, l'un des dossiers chauds de cette rentrée, Abdelkader Zayer a, d'abord, expliqué que "la grève est la conséquence et non pas la cause, du fait que si la Loi est respectée, il n'y aurait nullement besoin de débrayer. Les revendications des salariés ne sont pas satisfaites, les promesses et les accords ne sont pas honorés et les libertés syndicales sont bafouées, d'où les mouvements de protestation et de grève », a-t-il justifié, appelant à imaginer les bienfaits tant pour l'employé que l'employeur dans le cas inverse. Si la tendance est de réglementer la grève, il faut procéder par « une élaboration collective du texte de loi dans le cadre d'une commission tripartite, à l'instar de l'approche suivie pour le Code du travail », a suggéré le successeur de Noubir Amaoui, leader historique de la centrale.