Préserver les acquis sociaux, trouver un consensus au sujet de la loi sur la grève, améliorer les conditions des travailleurs, asseoir un véritable dialogue social et promouvoir les libertés syndicales. Tels sont les dossiers chauds de cette rentrée sociale 2019-2020. Ces revendications sociales et syndicales seront relancées dans un contexte politique marqué par le remaniement gouvernemental qui devait intervenir avant la rentrée parlementaire, prévue le vendredi 11 octobre prochain. Ce sera l'avant dernière année législative de ce gouvernement, qui avec une équipe remaniée, devait mettre les bouchées doubles pour concrétiser la feuille de route tracée par le souverain dans ses derniers discours. Dans ce sillage, la confédération démocratique du travail (CDT) compte «militer pour un dialogue national sur l'ensemble des dossiers et un texte de compromis concernant la loi sur la grève». Cette problématique de loi sur la grève vient également dans le fichier revendicatif de l'union marocaine du travail (UMT). Et, semble-t-il, de chauds débats se profilent à l'horizon à propos de cette question qui avait déjà opposé les centrales syndicales et le gouvernement, faute d'un consensus autour de cette problématique. «L'actuel gouvernement s'échine à vouloir imposer sa propre conception du dialogue. Cela ne peut être toléré et c'est la raison pour laquelle nous avons refusé de continuer sur cette voie ou de cautionner tout accord n'apportant pas des solutions aux problèmes posés», a souligné Abdelkader Zayer, secrétaire général de la CDT, dans un entretien accordé à la MAP. Et le leader syndical d'asséner : «Nous n'avons pas trouvé avec qui dialoguer, parce que ce gouvernement est dépourvu de la culture du dialogue, contrairement à ce qu'il prétend». Le son de cloche est presque le même du côté de l'UMT. Pour son secrétaire général, Miloudi Moukharik, qui compte se dresser fermement contre les atteintes aux libertés syndicales, les dossiers prioritaires de la rentrée s'articulent autour de «la généralisation des augmentations, allègement du fardeau fiscal des familles et rejet catégorique du projet gouvernemental relatif à la loi sur la grève». Pour ce faire, la centrale va demander à l'Exécutif de déployer «des mesures urgentes» pour préserver les acquis sociaux et engranger d'autres, allant dans le sens de la satisfaction des revendications de la classe ouvrière, a assuré le leader de l'UMT. Pour ce qui est de la loi sur la grève, Miloudi Moukharik demande à ce que le gouvernement «discute de l'orientation et de la philosophie de cette loi organique» avec les partenaires sociaux, car l'UMT «n'est pas contre une législation sur le droit de grève, mais elle ne doit pas restreindre un droit garanti par la Constitution», a-t-il martelé. Autant dire que la rentrée sociale s'annonce chaude, alors que la coalition gouvernementale et sa majorité parlementaire entament leur avant dernière année législative durant laquelle le nouveau modèle de développement du pays sera mis sur les rails. D'autres réformes, telle que celle de l'administration publique, sont dans le pipe de l'Exécutif en vue d'être dans l'esprit de la feuille de route royale. La mise en œuvre de ce chantier devrait se faire en prenant en compte les revendications d'autres catégories professionnelles qui ne cessent de monter au créneau via des coordinations nationales pour faire entendre leurs voix. C'est dans ce contexte politique et social que le gouvernement entame sa rentrée et la couleur de ses intentions sera annoncée avec les premiers débats autour de la loi de finances de l'exercice de l'année 2020.