Les fonctionnaires de la justice débrayent depuis mercredi et ceux des collectivités locales alternent grèves et sit-in. Leur mouvement de protestation se poursuivra jusqu'à la veille de la fête d'Al Aîd Al Fîtr. Cette situation est le résultat de la situation de blocage dans laquelle se trouve depuis un moment le dialogue social. Les centrales syndicales montent au créneau pour décrier l'attitude de la primature refusant de répondre aux revendications légitimes des salariés. Les doléances des salariés sont restées sans réponse, estiment certains syndicalistes. Une année de négociations ne leur a rien apporté de concret. Aujourd'hui, le malaise gagne plusieurs secteurs d'activités. Les syndicats brandissent l'arme de la grève. En témoignent les débrayages qui se suivent notamment dans le secteur de la justice, la santé et les collectivités locales. Les fonctionnaires de ces secteurs ne sont pas à leur premier débrayage. «Il y a des problèmes sectoriels qui sont sérieusement posés. En plus, les résultats des négociations des différents rounds au cours de l'année dernière ont été très en deçà des attentes et des aspirations de la classe ouvrière», souligne Miloudi Moukharik, responsable à l'Union marocaine du travail (UMT). Précisant que le bilan de l'année écoulée a été on ne peut plus maigre, M.Moukharik laisse entendre que sa centrale syndicale attend les propositions du gouvernement lors de cette rentrée sociale pour bien voir la conduite à tenir. Le son de cloche est le même du côté de la confédération démocratique du travail (CDT). Abdelkader Zaïr, secrétaire général adjoint de la CDT fait savoir que sa centrale syndicale qui s'est retirée en juin lors du dernier round des pourparlers, attend de voir comment se manifestera-t-il le gouvernement à la rentrée pour pouvoir agir. Et quelle sera l'initiative qui sera présentée, s'est-il interrogé ? Toutefois, fait remarquer, ce militant du syndicat de Noubeir Amaoui, les résultats de l'année écoulée n'étaient pas du tout acceptables. Pas de résultats tangibles, a-t-il dit. A la question de savoir si la CDT se retira-t-elle des pourparlers et quid de ses marches de protestation, M. Zaïr lie la réponse et la décision aux engagements du gouvernement. De même, affirment des sources syndicales dans le collège des collectivités locales à Casablanca, les propositions du gouvernement restent toujours en deçà des aspirations et des revendications des représentants syndicaux. Le bilan des négociations de l'année écoulée relève tout simplement de l'impasse, ont-elles fait remarquer. C'est d'ailleurs la même constatation qui a été soulevée en septembre dernier par l'ensemble des partenaires sociaux à l'occasion de la rentrée 2009-2010. Les revendications diffèrent d'un secteur à l'autre. Dans la fonction publique et les collectivités locales, elles s'articulent notamment autour des questions liées au système de promotion, l'indemnisation des fonctionnaires, la suppression des échelles (1-4), la revalorisation des salaires. La question du statut spécifique à la fonction est soulevée dans le secteur de la justice et les ingénieurs. D'autres points non moins importants sont également soulevés. Il s'agit notamment des projets de loi qui seront soumis au circuit traditionnel (les deux Chambres). Ces projets concernent les grèves et les syndicats eux-mêmes. C'est dire que les principaux dossiers demeurent en suspens. Ce qui laisse présager une rentrée sociale (2010-2011) chaude.