Le chef de gouvernement reçoit les partenaires aujourd'hui Nouveau round du dialogue social. Le chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani reçoit ce lundi les partenaires sociaux. Le ministre de l'emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim, a en effet annoncé que le numéro un de l'Exécutif recevra dans le cadre d'une réunion tripartite les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs ainsi que les dirigeants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). «Cette réunion est la deuxième du genre avec le chef de gouvernement. Après la première réunion, M. El Othmani m'avait chargé de me concerter avec les syndicats concernant la méthodologie et la programmation du dialogue social», a expliqué le ministre. Et de poursuivre : «C'est sur la base de mon rapport concernant les conclusions de ces concertations ainsi que le dossier revendicatif que le nouveau round du dialogue social doit s'ouvrir aujourd'hui». Cette invitation de la part du gouvernement intervient quelque temps après l'annonce de la part des centrales syndicales d'une série de protestations en raison du retard du dialogue social. En effet, l'Union marocaine du travail (UMT) avait annoncé un mois de protestation suivi par la Confédération démocratique du travail (CDT). Pour sa part, un front syndical composé de trois syndicats, à savoir l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Union nationale du travail du Maroc (UNTM) avait annoncé son intention d'envoyer un mémorandum au chef de gouvernement. Reste à savoir si ce nouveau round de dialogue social permettra d'apaiser les relations avec les partenaires sociaux. De son côté, le gouvernement rassure sur sa volonté d'aboutir à un accord avec ces partenaires. «L'Exécutif œuvre sérieusement pour que les trois partenaires aboutissent à un accord concernant l'ordre de traitement de tous les dossiers mis sur la table ainsi que la méthodologie du travail», a fait savoir Yatim ajoutant que «le dialogue social nécessite un travail collaboratif intensif en raison de la nature des dossiers exposés, notamment la charte sociale, les libertés syndicales ainsi qu'un certain nombre de textes législatifs, sans oublier les dialogues sectoriels». Les syndicats craignent, pour leur part, qu'il soit aujourd'hui difficile de parvenir à un accord avant le 1er mai à moins de deux mois de la fête du travail. Certaines sources syndicales ayant préféré l'anonymat expliquent que tout accord devra attendre au mieux 2019 puisque la loi de Finances actuelle ne prévoit pas de dispositions spéciales, notamment concernant les salaires. Il faut préciser par ailleurs que le projet de loi organique sur le droit de la grève est l'un des dossiers épineux dans le dialogue social. Le texte qui a déjà été transféré au Parlement est fortement critiqué par les syndicats. Ces derniers demandent son retrait du Parlement avant de trouver une autre formule plus consensuelle dans le cadre du dialogue social. Mais pour le moment, le gouvernement maintient le texte en question au Parlement. Projets de loi de la grève et des syndicats La confrontation entre les partenaires sociaux concerne cette fois-ci l'aspect législatif. En effet, deux projets de lois organiques sont très attendus. Il s'agit de la loi organique sur le droit à la grève ainsi que le projet de loi organique réglementant les syndicats. Pour le moment, seul le projet de loi organique relatif au droit à la grève a été transféré au Parlement. Mais les syndicats affirment que ce texte n'a pas fait l'objet de concertations dans le cadre du dialogue social. Les syndicalistes qui dénoncent plusieurs dispositions «muselant» ce droit constitutionnel demandent le retrait pur et simple du projet de loi du Parlement pour le programmer dans le cadre des prochains rounds du dialogue social. Il faut préciser qu'aucune loi règlementant le droit à la grève n'avait été adoptée auparavant mais la Constitution de 2011 avait imposé au gouvernement de boucler tous les projets de lois organiques y compris le texte relatif à la grève dans les cinq années qui suivent l'entrée en vigueur de la Constitution.