Le Mouvement Unicité et Réforme et le Collectif national pour la défense de la langue arabe ont été prompts à fustiger l'adoption du projet de loi-cadre 51-17 au sein de la commission parlementaire. Pour l'instant, silence de Abdelilah Benkirane. Le bureau exécutif du Mouvement Unicité et Réforme a rapidement réagi à l'adoption du projet de loi-cadre 51-17 relatif au système de l'éducation, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique. Dans un communiqué publié hier soir, l'instance a mis en grade contre «les conséquences» d'une décision qui «va hypothéquer l'avenir de l'enseignement au Maroc à des choix non-conformes à la constitution et ne répondant pas aux exigences de l'éducation de l'avenir». Tout en rappelant les positions du MUR à ce sujet, les «frères» et les «sœurs» d'Aberrahim Chikhi «dénoncent l'approbation d'une langue étrangère en tant que langue d'enseignement dans tous les cycles». Toutefois, le bureau exécutif ne veut pas sombrer dans le pessimisme et garde espoir. Il exhorte «le gouvernement et les partis politiques afin d'assumer leur responsabilité historique dans les prochaines étapes législatives, conformément à la constitution du pays». Le même message a été d'ailleurs adressé par le MUR à ces parties le 31 mars dernier, et ce, au lendemain de l'annonce du compromis auquel étaient parvenu les groupes parlementaires portant sur l'enseignement des matières scientifiques en français. Il ne manque plus que Benkirane... Malgré cette adoption du projet de loi-cadre 51-17 au sein de la Commission Culture, Communication et Education à la Chambre des représentants, les islamistes du MUR émettent le souhait de voir les députés rectifier le tir afin «de renforcer le statut des langues officielles dans les domaines de l'éducation, de l'administration et dans divers domaines de la vie publique». Le président du Collectif national pour la défense de la langue l'arabe s'est également montré rapide à condamner l'approbation du texte sur l'enseignement. Dans une déclaration au site du MUR, Fouad Abou Ali a salué le rejet du projet de loi-cadre par les deux députés du PJD, Mohamed El Othmani et Abou Zeid El Idrissi. «C'est une position correcte. La neutralité ou le silence sur une question identitaire est inacceptable malgré les pressions et les choix politiques. (...) Se trompent ceux qui rêvent que le projet sauvera l'école marocaine car la volonté politique est absente et l'objectif reste l'annexion du Maroc culturellement, économiquement et éducativement à la France». Fouad Abou Ali Abdelilah Benkirane, farouche opposant de ce projet de loi-cadre et de son fameux article 2, n'a pas encore réagi. Pour mémoire, c'est son intervention du 1er avril diffusée sur les réseaux sociaux qui avait fait voler en éclat le compromis sur l'enseignement des matières scientifiques en français, convenu par les groupes parlementaires le 31 mars.