Une enquête préliminaire aurait été ouverte en France sur les contrats de l'eurodéputée Rachida Dati et l'expert en sécurité Alain Bauer avec l'alliance Renault-Nissan. Selon trois sources concordantes, citée par Le Parisien qui a rapporté l'information mardi, les investigations visant des soupçons de corruption et d'abus de biens sociaux ont été confiées aux policiers de l'Office anti-corruption (OCLCIFF). «Contacté mardi soir par notre journal, le PNF infirmait l'ouverture d'une telle enquête à cette heure», précise le média. Mais selon ses sources, les enquêteurs «vont s'intéresser aux missions et aux rémunérations de Rachida Dati, ancienne conseillère juridique, et d'Alain Bauer, consultant pour les questions de sécurité, engagés entre 2010 et 2013 via la structure néerlandaise opaque Renault-Nissan BN (RNBV)». Des contrats de conseillers extérieurs découverts lors d'un audit indépendant réclamé par Nissan à la suite de l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn, ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan, le 19 novembre 2018. «C'est un actionnaire de l'alliance qui a déposé plainte, le 17 avril, auprès de la justice française pour dénoncer des versements suspects. Les policiers vont devoir examiner la solidité des accusations de cet actionnaire et vérifier s'il ne s'agit pas d'un règlement de compte interne», poursuit Le Parisien. Rachida Dati et l'argent de Renault Nissan Contactée par le média français, la députée européenne LR et candidate à la mairie de Paris conteste toute illégalité dans les versements perçus de RNBV. «J'ai été rémunérée comme avocate et non consultante de 2010 à 2012, de façon forfaitaire : 300 000 € par an. Tous les contrats ont été validés par le commissaire aux comptes et le directeur juridique. A chaque réunion de travail, il y avait soit Carlos Ghosn, soit Christian Husson, soit la secrétaire générale Mouna Sepehri», précise-t-elle. Selon son avocat, Me Olivier Pardo, Rachida Dati a déclaré toutes ses rémunérations – sous forme de forfaits – à la Haute autorité de transparence de la vie publique (HATVP), comme l'impose la loi.