Alors qu'elle était eurodéputée, l'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati aurait été rémunérée via une filiale néerlandaise du groupe Renault-Nissan pour ses conseils d'avocate. Selon l'Express, qui cite une enquête de Bloomberg, un audit indépendant mené conjointement depuis quelques jours par Renault et Nissan sur le fonctionnement et l'utilisation des fonds de leur filiale néerlandaise RNBV a révélé que l'eurodéputée d'origine marocaine aurait été rémunérée par cette entité entre novembre 2009 et février 2013. Le journal français affirme que Dati aurait perçu la somme de 600 000 euros, payés en quatre fois. Elle n'a déclaré aucune activité professionnelle à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (institution européenne) sur l'année 2009 alors même qu'elle travaillait déjà pour l'Alliance en tant qu'avocate. La mission de l'ancienne ministre de la Justice était, selon l'Express, d'aider l'Alliance à développer son business au Proche Orient et en Afrique du Nord. Elle devait également assister à des meetings tenus avec Carlos Ghosn, voire le représenter à l'occasion. Le média rappelle que RNBV, dont le budget ne dépasse guère 60 millions d'euros, aurait dépensé un montant de 20 millions d'euros sur la seule année 2015 pour payer ses «consultants extérieurs». Cette filiale néerlandaise financée à moitié par Renault et à moitié par Nissan aurait également rémunéré plusieurs experts extérieurs, dont l'ami des gouvernements de droite et de gauche, Alain Bauer, alors qu'il avait été recruté par Carlos Ghosn pour réparer l'affaire dite des «faux espions» de Renault. Ces révélations interviennent alors que Rachida Dati a exprimé sa volonté de se porter candidate de la droite à Paris, pour les élections municipales de 2020.