Contrairement à l'année 2018, le Front Polisario a opté pour la discrétion à l'occasion de la commémoration du lancement de son combat armée. C'est dans la discrétion que le Polisario a commémoré l'anniversaire du lancement de son combat armé, le 20 mai 1973. Une fois n'est pas coutume, l'événement a été célébré sans l'organisation de défilés ou d'exercices militaires. Le programme mentionne uniquement une réception, prévue ce soir et qui verra la présence de Brahim Ghali, afin de rendre hommage à quelques militaires. Cette année, la commémoration officielle s'est déroulée au «camp Dakhla», situé à environ 200 km des camps de Tindouf. Un éloignement dans un camp peu peuplé qui permet, ainsi, à la direction du Front d'éviter tout débordement. En effet, au coeur des camps de Tindouf, la contestation contre les restrictions de liberté de circulation imposées par l'Algérie, n'a pas réellement faibli. En l'absence du secrétaire général au «camp Dakhla», c'est son «premier ministre» Mohamed El Ouali Akik qui a pris la parole dans une salle couverte, alors que d'habitude la célébration a lieu en plein air. Le responsable a une nouvelle fois agité la menace de la reprise des armes contre le Maroc. «Malgré le cessez-le-feu conclu par le Front Polisario et le Royaume du Maroc depuis septembre 1991, la guerre n'est pas encore terminée», a-t-il souligné. Rien à voir avec les festivités de 2018 Pour mémoire le 20 mai 2018, le Polisario avait célébré le lancement de son mouvement armé par l'organisation de grands défilés militaires à Tifariti. Des représentants de certains pays de l'Union africaine et d'Amérique latine reconnaissant la «RASD» y étaient invités. Les festivités avaient également constitué un défi direct aux Nations unies, sachant que son secrétaire général avait exhorté le Front à la «retenue», estimant que «toute action susceptible de modifier le statu quo ne doit être entreprise». En l'espace d'une année, qu'est-ce qui a changé pour expliquer cette discrétion dans la célébration d'un événement si important dans l'agenda du Polisario ? «La situation politique en Algérie a probablement joué un rôle déterminant dans ce choix. Déplacer des milliers de sahraouis des camps de Tindouf avec chars et véhicules, amener des invités de l'étranger nécessitent des moyens financiers supplémentaires et surtout une volonté politique. Justement c'est cette dernière qui manque aux Algériens actuellement», nous confie une source proche du dossier. Dans un précédent article, Yabiladi a mentionné le report à une date ultérieure la 7e édition de la conférence internationale sur «le droit des peuples à la résistance : Le cas du peuple sahraoui», organisée annuellement vers début avril dans la capitale algérienne. Un autre événement où la présence de Brahim Ghali était une habitude.