Sale temps pour les armateurs opérant entre le Maroc et l'Espagne. Après l'amende record infligée récemment à des compagnies maritimes espagnoles pour pratiques monopolistiques et ententes sur les prix, le conseil de la concurrence espagnole élargit son enquête qui vise une dizaine de transporteurs marocains et espagnols. Ces compagnies sont à présents soupçonnées de complicité pour le partage du marché. Le Conseil espagnole de la Concurrence (CNC) maintient la pression sur les compagnies maritimes opérant entre le Maroc et l'Espagne. L'organisme dirigé par Luis Berenguer a décidé d'élargir son enquête enclenchée depuis le 15 mars dernier contre 13 compagnies ibériques et marocaines. En plus des investigations portant sur les pratiques monopolistiques et entente sur les prix, il est désormais question pour les enquêteurs, de braquer les projecteurs sur une éventuelle complicité entre les compagnies pour le partage du marché. Une pratique qui est contraire, estime le CNC, à l'article 1 de la loi espagnole 15/2007 du 3 juillet sur la concurrence. La haute autorité de régulation de la concurrence a décidé d'élargir l'enquête suite à des documents saisis lors de perquisitions menées dans les sièges des compagnies suspectées. Les descentes effectuées le 25 mai dernier ont en effet permis aux enquêteurs d'ouvrir une nouvelle piste. Nouvelles sanctions Quelques treize compagnies, parmi elles des marocaines, intéressent les agents de la CNC espagnole. Il s'agit de Trasmediterránea, Europa Ferrys, Cenargo España, Ferrimaroc, Balearia Eurolíneas Marítimas, Euromaroc 2000, Förde Reederei Seetouristik Iberia, Förde Reederei Seetouristik Maroc, International Maritime Transport Corporation, Compagnie Maritime Maroco-Norvegiènne, Líneas Marítimas Europeas, Comanav Ferry, CMA-CGM et la COMANAV (Comarit). Les résultats de l'enquête ouverte en mars 2011 sont attendus en août 2012 et devront déboucher sur de nouvelles sanctions contre ces compagnies, après l'amende record de novembre dernier. Pas moins de trois armateurs ibériques- Acciona Transmediterranea, FRS et Balearia- avaient été condamnés à payer 16,3 millions d'euros (environ 190 millions de dirhams).