Mercredi soir, les journalistes Mohamed El Asrihi et Rabii Ablaq, tous deux condamnés à cinq ans de prison ferme, ont été transférés en urgence à l'hôpital régional Mohammed V de Tanger, vu leur état de santé qui ne cesse de se détériorer. Sur sa page Facebook, Aouatif El Asrihi, sœur du directeur du site Rif24, s'est inquiétée sur ce qui adviendrait du jeune homme, gardé en soins intensifs après son refus de procéder aux analyses de sang et aux perfusions de sérum. Pour visiter son frère, elle a également fait part de la détermination de ce dernier à maintenir une «grève de la faim et de l'eau de non-retour». Selon l'avocate Khadija Jennan, Rabii Ablaq a lui aussi été transféré à l'hôpital avant d'être reconduit à la prison de Tanger2, de même que Karim Amghar, Achraf El Yakhloufi et Abqioui. Dans cet établissement pénitentiaire, une quinzaine de détenus du Hirak du Rif dont les peines ont été confirmées en appel à Casablanca, le 5 avril dernier, ont été transférés. D'autres encore ont été dispersés sur les prisons de Tétouan, d'Al Hoceïma et de Fès, où Nasser Zefzafi a été admis. Depuis l'application de cette mesure, tous mènent une grève de la faim et de l'eau dont ils subissent les conséquences sur leur santé, comme l'ont précédemment alerté les familles, les avocats et les associations. Mardi dernier, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a adressé un courrier écrit au chef du gouvernement dans ce sens, en l'appelant à prendre ses responsabilités pour sauver la vie des grévistes. Dans ce contexte, la section locale de l'AMDH a annoncé la constitution d'un comité de soutien au Hirak du Rif à Tanger. Ce dernier organise un sit-in de protestation ce jeudi à 19h, place des Nations. Regroupant plusieurs associations, avocats et acteurs de la société civile auxquels se joignent les familles des détenus, il exige la remise en liberté des militants et une intervention urgente pour éviter la mort de Rabii Ablaq et de Mohamed El Asrihi.