Condamné, depuis mardi 26 juin, à cinq ans de prison ferme et faisant partie du groupe des 53 militants du Hirak ayant comparu devant la septième chambre près la cour d'appel de Casablanca, le journaliste Rabii Ablaq a entamé une grève de la faim. Ayant couvert les manifestations d'Al Hoceïma, l'été dernier, pour le site Badil.info, il n'en est pas à sa première grève de la faim qui a conduit à son hospitalisation. Par ailleurs, d'autres détenus ont entrepris la même démarche. Sur sa page Facebook, Abdellatif Ablaq, frère du détenu, a alerté que ce dernier en était à son 36e jour de grève. Transféré lundi à l'hôpital Moulay Youssef, «sa vie est en réel danger car son état de santé se détériore rapidement», souligne le frère. «Tout malheur qui arriverait à Rabii Al Ablaq, ce sont les responsables de la chose publique ayant mené le pays à cela qui en seront impliqués, précise-t-il encore. En deuxième lieu, j'en impute la responsabilité au directeur de la prison d'Oukacha qui a obligé indirectement Rabii à entrer en grève. Il n'aurait pas dû l'empêcher de contacter ses proches». Peu après son arrestation, Rabii Ablaq avait entamé une grève de la faim de 38 jours qui a mis sa vie en danger, au point d'être admis en réanimation. Protestant contre les conditions de sa détention qui n'ont pas changé depuis, il a entamé une autre grève de la faim en septembre 2017, lors de laquelle il a adressé un message de remerciement. «Je suis reconnaissant à toutes les personnes qui veillent sur ma santé, au personnel de la prison, aux avocats de la défense, au Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et à tous les acteurs œuvrant à améliorer mon séjour pénitencier.» Cela dit, «un oiseau ne peut se retrouver qu'en étant entièrement libre», a-t-il conclu.