Depuis leurs cellules dans la prison Oukacha à Casablanca, deux des détenus du Hirak du Rif condamnés en appel depuis vendredi se sont cousus les lèvres cet après-midi, pour protester contre leur situation. Il s'agit de Nasser Zefzafi et de Mohamed El Haki, comme le confirme Mohamed Aghnaj, membre de la défense, sur sa page Facebook après une visite où il dit avoir rencontré Nabil Ahamjik, Mohamed Jelloul, Karim Amghar, Salah Lechkham et Mahmoud Bouhnouch. Mohamed Ahamjik, frère de Nabil qui est condamné à 20 ans de réclusion, affirme que ce dernier lui a fait part du début de sa grève de la faim de «non-retour» pour contester le verdict en première instance et confirmé en appel. Le détenu dit aussi dénoncer une «militarisation» qu'il subit désormais avec les autres militants à l'intérieur de la prison Oukacha. En effet, les frères Ahamjik dénoncent une démarche de «provocation» à travers une intensification du nombre de gardes pénitentiaires autour du pavillon des manifestants du Hirak. Le frère de Rabiî Al Ablaq, Abdellatif, décrit sur Facebook des détenus qui se sont réveillés sur ce réhaussement du niveau de sécurité qui n'a pas épargné les espaces d'appels où chaque téléphone serait gardé par dix membres du personnel de la prison. Ces mesures surviennent trois jours après la condamnation en appel des détenus aux mêmes peines rendues à leur encontre le 26 juin 2018 : de 1 à 20 ans de réclusion.