En fin de matinée à Rabat, des milliers de manifestants se sont joints à la marche nationale en soutien aux détenus du Hirak du Rif, à l'appel de centrales syndicales, de structures politiques et d'associations de défense des droits humains. Marche nationale de soutien aux détenus du Hirak du Rif, le 21 avril 2019 à Rabat / Ph. Nador City News Marche nationale de soutien aux détenus du Hirak du Rif, le 21 avril 2019 à Rabat / Ph. PSU via Facebook Marche nationale de soutien aux détenus du Hirak du Rif, le 21 avril 2019 à Rabat / Ph. Nador City News Marche nationale de soutien aux détenus du Hirak du Rif, le 21 avril 2019 à Rabat / Ph. Alyaoum24 Ce dimanche à Rabat, une marche nationale a débuté depuis Bab El Had pour finir devant le Parlement marocain, avec la participation de milliers de manifestants qui ont exprimé leur soutien aux détenus du Hirak du Rif, tout en appelant à leur remise en liberté. La manifestation a connu principalement la participation des partis de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) ainsi que celui de la Voie démocratique, des syndicats dont la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération nationale de l'enseignement (FNE), d'associations politiques et de défense de droits de l'Homme telles qu'ATTAC Maroc et l'Association marocaine des droits humains (AMDH), ou encore du mouvemement islamiste Al Adl Wal Ihsane. Le rassemblement intervient une dizaine de jours après la confirmation en appel du verdict de première instance à Casablanca, condamnant plus de 40 militants du Hirak, dont Nasser Zefzafi, de 1 à 20 ans de réclusion. Au lendemain de la décision de justice, les concernés ont observé une grève de la faim, suspendue puis reprise après leur transfert en petits groupes dans plusieurs prisons au nord du Maroc. Ainsi, les manifestants ont dénoncé les jugements et réitéré leurs appels à répondre aux revendications sociales des détenus, qui avaient participé aux marches du Hirak dans plusieurs villes du Rif depuis 2016. Dans leurs slogans, ils ont notamment souligné que le traitement de ce dossier ne devait pas être sécuritaire ni judiciaire mais politique. Hirak : «Il faut une solution politique et non pas juridique» [Interview] Ahmed Zefzafi lance un appel à tous les Marocains Participant à cette marche nationale avec les autres membres des familles des détenus, Ahmed Zefzafi, père du chef de file du Hirak du Rif, a pris la parole pour s'adresser à l'ensemble des Marocains. «Je vous prie mes concitoyens, de vous mettre aux côtés de la justice et de l'équité, car des personnes veulent au Rif un déchirement, un effacement de son histoire, de son identité, de sa fierté et de sa dignité», a-t-il lancé. Le père de Zafzafi vous demande, Marocains et Marocaines, de vous lever contre les condamnations injustes à l'égard de nos compatriotes du Rif.#Hirak pic.twitter.com/PIPIx6AfL8 — Wikwik a3ibadAllah (@f__elidrissi) April 21, 2019 «Je vous prie, notre cher peuple, de vous dresser à nos côtés, car vous êtes le peuple qui décide, qui est consulté pour créer une Constitution ou toute autre loi. C'est pourquoi, nous vous demandons aujourd'hui de vous rassembler tous pour dire oui à la libération des détenus.» Ahmed Zefzafi Que pensent les anciens détenus politiques du dossier du Hirak ? Quelques jours avant la tenue de ce rassemblement, des membres des familles du Hirak du Rif ont exprimé leurs inquiétudes sur l'état de santé de leurs proches détenus, alors que ces derniers maintiennent une grève de la faim ouverte. Parmi eux, la situation du directeur du site local Rif24, Mohamed El Asrihi, qui préoccupe grandement sa sœur. Condamné à cinq ans de prison ferme et désormais à la prison de Tanger2, il est en grève de la faim et de l'eau depuis plus de dix jours. Dans une publication sur sa page Facebook, sa sœur Aouatif a rapporté, mercredi dernier, que le jeune homme souffrait d'une hypoglycémie (0,5 g/L), accompagnée de saignements de nez, de difficultés à parler et d'incapacité à marcher, le poussant à se servir d'un fauteuil roulant, après avoir perdu 11 kg. Au téléphone, Mohamed El Asrihi avait appelé à une participation massive à la marche d'aujourd'hui. Article modifié le 2019/04/21 à 16h27