Une vidéo publiée hier soir montre Ahmed Zefzafi relayant un message de son fils, Nasser Zefzafi, figure de proue du Hirak du Rif, emprisonné à Casablanca. Dans ce message, l'homme annonce à l'opinion publique nationale et internationale que suite à un appel téléphonique du militant condamné à 20 ans de prison ferme, celui-ci informe sa mère qu'il entame une grève de la faim, de l'eau et de sucre. Il prie proches et acteurs de la société civile de ne pas tenter de le convaincre de revenir sur cette démarche, affirmant sa détermination à continuer «jusqu'à la mort». Dans son message, décrit par Ahmed Zefzafi comme des dernières volontés, le détenu demande à ce que sa dépouille soit inhumée dans le Rif. Il ajoute ne plus vouloir «continuer à vivre dans un pays qui le prive de toute sa dignité, qui le méprise et qui le torture». Ainsi, Nasser Zefzafi rappelle que depuis son incarcération, il y a un an et trois mois, il a passé la majorité de ce séjour pénitentiaire «au cachot». Il préfère de ce fait «s'en aller vers un monde où l'injustice n'est pas établie, un monde de démocratie et de liberté où les droits de chacuns sont garantis». A plusieurs reprises depuis leur arrestation en 2017, les détenus du Hirak du Rif à Casablanca mènent des grèves de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, ou parfois leur privation d'appels téléphoniques à leurs proches, qu'ils imputent à la direction de la prison. Selon leurs avocats, ils ont souvent été transférés vers des cellules individuelles. En visite ce vendredi sur les lieux, ils indiquent que Nasser Zefzafi a été rejoint par Rabii Ablaq dans cette grève, en protestation notamment contre le transfert d'un des leurs à la prison de Tifelt. Nabil Ahamjik aurait également entrepris cette initiative. Article modifié le 31/08/2018 à 21h38