L'ONG internationale Human Rights Watch a appelé, ce vendredi, les autorités marocaines à libérer l'entrepreneur Soufian al-Nguad, condamné par le tribunal de première instance de Tétouan à de la prison assortie d'une amende pour un post sur sa page Facebook. Les autorités marocaines devraient libérer l'homme, «condamné à deux ans de prison en violation de son droit à la liberté d'expression, et réexaminer ce verdict abusif», indique l'ONG à l'approche de l'audience prévue le 11 février prochain dans le cadre du procès en appel. «Le dossier d'accusation était fondé sur des commentaires d'al-Nguad sur Facebook, encourageant à se joindre à une manifestation pour protester contre la mort d'une candidate à l'émigration tuée par des gardes-côtes marocains», indique Human Rights Watch sur son site. «Soufian al-Nguad n'a fait qu'exprimer sa colère et pousser à manifester suite à la mort d'une femme innocente», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. L'ONG internationale rappelle que le drame du 25 septembre 2018, lorsque des gardes-côtes marocains avaient tiré sur une embarcation en Méditerranée, tuant Hayat Belkacem, une étudiante de 20 ans, et blessant trois autres passagers alors qu'ils tentaient d'émigrer vers l'Europe. Le 27 septembre, al-Nguad avait critiqué sur Facebook le silence des partis politiques marocains avant d'encourager à participer à une manifestation à laquelle avaient appelé les supporters ultra du Moghreb de Tétouan avant d'être arrêté six jours plus tard par la police. Il a été inculpé de «rébellion, incitation à la rébellion, propagation de la haine et outrage au drapeau et aux symboles nationaux».