Sarah Leah Whitson : «La Justice marocaine a raté une opportunité pour corriger un procès biaisé». L es peines prononcées contre des membres du réseau Belliraj suscitent une réaction de la part de Human Rights Watch. Dans des déclarations à la presse rapportées par l'agence Reuters, Sarah Leah Whitson, chargée du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au sein de cette ONG, a souligné mercredi que «La Justice marocaine a raté une opportunité pour corriger un procès biaisé». La responsable a, par ailleurs, appelé la justice marocaine à davantage enquêter sur «les abus de la police dans la persécution de cas dits de terrorisme». La réaction de l'ONG Human Rights Watch intervient quelques jours après l'énoncé du verdict dans l'affaire du réseau Belliraj. Un dossier qui a bénéficié d'une large médiatisation à l'intérieur du Maroc comme ailleurs et notamment en Belgique du fait que six détenus politiques étaient mis en cause dans cette affaire pour terrorisme. Il s'agit, en effet, de Mohamed Merouani et Abdelhafid Sriti, du parti non-reconnu Al Oumma, Mostapha Moâtassim et Mohamed Amine Ragala, du parti Al Badil Al Hadari, dissout sur une décision du Premier ministre en 2008 et Laâbadala Maê El Ainine, membre du conseil national du PJD. Le verdict du 16 juillet a eu des réactions de la part de certaines ONG marocaines des droits de l'Homme, telles l'AMDH ou du Forum Justice et Vérité ou encore de l'association islamiste Al Adl wal Ihssan de Abdeslam Yassine. Quant aux partis politiques, les réactions se font encore rares. Le premier à avoir dénoncé vigoureusement les peines de dix ans de prison ferme contre les cinq détenus politiques fut le PSU de Mohamed Moujahid. Le parti comptait Mohamed Najibi, avant sa libération après avoir purgé les deux ans de condamnation, parmi les détenus politiques mis en cause dans l'affaire du réseau Abdelkader Belliraj. Le second est le PJD qui a opté pour la modération et s'est contenté de «regretter» le verdict contre les cinq détenus politiques. m.j