L'ONG internationale Human Rights Watch appelle à une annulation des peines de prison des détenus et à leur libération. HRW estime que leur droit à la vie privée a été violé. «Les verdicts prononcés au Maroc contre six hommes condamnés à des peines de prison pour conduite homosexuelle devraient être annulées et les hommes relaxés», estime Human Rights Watch aujourd'hui. Dans un récent communiqué, l'organisation basée aux Etats-unis soutient que les droits de ces hommes à la vie privée et à la liberté d'expression ont été violés, et «le tribunal les a condamnés sans preuves évidentes». Selon les avocats de la défense, l'accusation n'a pu présenter, lors du procès du 10 décembre, aucune preuve que les hommes se seraient réellement livrés à des actes interdits. «Ces hommes sont derrière les barreaux pour des actes privés entre adultes consentants qu'aucun gouvernement n'a à rendre illégaux en premier lieu», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice à Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Par ailleurs, soutient HRW, «criminaliser une conduite homosexuelle adulte consensuelle viole la protection des droits humains selon le droit international». Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que le Maroc a ratifié, interdit, en effet, l'immixtion dans la vie privée. Le Comité des droits de l'Homme des Nations unies a condamné les lois contre une conduite homosexuelle consensuelle comme étant des violations du PIDCP. De même, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a jugé que les arrestations pour conduite homosexuelle consensuelle sont, par définition, des violations des droits humains, soutient-t-on auprès de HRW. Pour rappel, le tribunal de première instance de Ksar El-Kébir, a condamné, le 10 décembre, trois accusés à six mois de prison et deux autres à quatre mois. Il a condamné le sixième, le principal mis en cause, qui est aussi accusé de vente d'alcool non autorisée, à dix mois. Par ailleurs et dans une lettre privée au ministre marocain de la Justice Abdelouahed Radi avant le procès, Human Rights Watch a insisté pour que les accusations soient abandonnées et les mis en cause libérés. «Si le Maroc aspire vraiment à être un leader régional en matière de droits humains, il devrait montrer la voie en dépénalisant la conduite homosexuelle», tranche le responsable de HRW pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.