En s'en prenant à Amina Maelainine pour ses photos non voilée, Mustapha Ramid n'a-t-il pas réagi par misogynie ? Le ministre d'Etat était resté silencieux lors de l'escapade amoureuse parisienne de Mohamed Yatim avec sa kinésithérapeute. A nouveau le torchon brûle entre Mustapha Ramid et sa «sœur» Amina Maelainine. Si en avril 2018, ils étalaient leurs divergences sur la loi organique du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), alors examinée par la Chambre des représentants en début d'année, ils récidivent sur un sujet plus personnel que politique. Et c'est le ministre d'Etat qui a le premier lancé des piques au sujet des photos de la députée non voilée à l'étranger. «Je considère qu'elle a commis une erreur. Elle ne devait pas enlever son voile en dehors du pays, car une femme voilée garde son hijab là où elle va (…) Nous devons rester les mêmes», a déclaré Ramid dans une interview accordée le 1er février au site le360. Ramid, qui préside la Commission de la «Transparence» au PJD, a même laissé entendre que son parti pourrait prendre une «décision» contre Mme Maelainine. La députée réplique aux menaces Comme il fallait s'y attendre, la députée a réagi aux déclarations de son «frère» Ramid. «Les décisions concernant les habits que je porte maintenant ou dans l'avenir sont une affaire personnelle. Cela ne regarde pas le parti et n'entre pas dans les conditions exigées lors de l'adhésion», a-t-elle écrit sur sa page Facebook. «Mon engagement restera lié aux grands enjeux démocratiques avec un référentiel qui valorise l'homme, sa dignité et sa liberté (…) Ce sont là des enjeux dignes d'un grand parti», a précisé Amina Maelainine. Et d'ajouter sur un ton ferme que les menaces de sanctions disciplinaires à son encontre ne lui «font pas peur». Force est de constater qu'elle a évité toute mention au «référentiel islamiste», si cher à El Othmani et à Ramid. Elle a en revanche inscrit son action dans la défense des valeurs universelles, telles la «liberté» et la «démocratie». Serait-ce le début d'une «révision» ou d'une prise de distance de Maelainine avec les dogmes en vigueur au sein du PJD ? Ramid misogyne ? La vivacité de la condamnation de Amine Maelainine par Mustapha Ramid tranche complètement avec son silence dans l'affaire de l'escapade amoureuse parisienne de Mohamed Yatim avec sa kinésithérapeute, révélée en septembre. Le «gardien du temple» n'a ni réagi, ni insinué de sanctions contre le ministre de l'Emploi sous prétexte que les électeurs ayant voté en sa faveur lors des élections législatives l'ont fait pour ses «vertus» d'époux fidèle. Ce deux poids deux mesures rappelant des réflexes misogynes, devrait apporter à Amina Maelainine des manifestations de solidarité, notamment parmi ses «sœurs» au sein du PJD. Jusqu'à présent, seule la députée Bouthaina Karrouri, épouse d'Abdelali Hamieddine, a exprimé publiquement son appui à la sahraouie.