Intervenant mercredi auprès d'Alyaoum 24, Mustapha Ramid, ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, a assuré que la justice marocaine était «entièrement indépendante vis-à-vis des institutions». «De ce fait, il est demandé aux juges d'exercer leur indépendance dans la pratique», a-t-il ajouté, réagissant à la polémique sur ses propos concernant l'affaire Hamieddine, dirigeant au sein du Parti de la justice et du développement (PJD). En décembre dernier, Mustapha Ramid s'est exprimé sur cette affaire dans laquelle son «frère» est poursuivi pour complicité de meurtre de Ben Aïssa Aït El Jid. Il a provoqué la colère des magistrats, après avoir critiqué la décision du juge d'instruction près la cour d'appel de Fès de maintenir les poursuites et de rouvrir le dossier. En réaction, les associations des professionnels de la magistrature ont reproché à Ramid sa partialité et sa tentative d'influencer le cours de la procédure. «Moi ou quiconque ne peut porter atteinte à l'indépendance de la justice, s'est-il défendu. Lorsque j'ai évoqué le dossier de Hamieddine, je ne l'ai pas fait en ma qualité de ministre mais en tant que membre du parti [dont le concerné est membre, ndlr].» Dans un communiqué, l'Amicale Hassania de la magistrature, le Club des magistrats et l'Association marocaine des femmes juges avaient alors exprimé leur «grande surprise face à la tentative de soumettre le pouvoir judiciaire à des enchères politiques et partisanes sur une question faisant l'objet d'un procès, sans laisser au concerné lui-même la possibilité d'exercer ou non ses droits de recours». Entamé le 25 décembre 2018, ce procès met en cause Abdelali Hamieddine dans le meurtre, en 1993, de Benaïssa Aït El Jid, alors membre actif de la gauche estudiantine à Fès. Une audience est prévue le 12 février prochain.