En attendant le mois de juin pour présenter un rapport devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU sur sa visite au Maroc, Tendayi Achiume a livré ses premières observations sur la politique migratoire du royaume. La Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, a terminé aujourd'hui sa visite au Maroc. Ce vendredi 21 décembre, elle a tenu un point de presse organisée dans un grand hôtel de la capitale Rabat. Une conférence durant laquelle Tendayi Achiume a présenté ses premières observations, fruits d'une tournée pendant sept jours dans plusieurs villes du royaume (Tanger, Casablanca, Fès, Nador et Agadir). Une tournée durant laquelle elle a multiplié les réunions avec les acteurs associatifs qui se disent victimes de marginalisation voire même d'exclusion à cause de leur langue, croyances religieuses ou couleur de leur peau. Migrants subsahariens : «Beaucoup reste à faire» La situation des migrants subsahariens, qu'ils soient en situation légale ou illégale, a retenu l'attention de la responsable onusienne durant son déplacement au Maroc. «Elle a pointé des violations des droits de cette communauté installée au Maroc», rapporte à Yabiladi une source ayant assisté à la conférence de presse. «Les personnes qu'elle a rencontrées, principalement à Tanger et Casablanca, se sont plaintes d'actes de racisme qu'ils ont dit subir à cause de la couleur de leur peau», poursuit notre source. Tendayi Achiume n'a pas raté l'occasion pour dénoncer les campagnes de déplacements forcés des migrants subsahariens du nord du Maroc vers d'autres villes situées au sud. «Cela constitue une violation des droits de l'Homme», a-t-elle précisé. Les griefs de la Rapporteuse de l'ONU ont porté également sur la situation des migrants installés non loin de la gare routière de Oulad Ziane à Casablanca. Malgré ces observations, Tendayi Achime a salué la politique de régularisation des migrants sans-papiers, notamment les Subsahariens, menée par le Maroc. Elle a également couvert d'éloges le rejet des autorités des demandes répétées de la part de l'Union européenne d'ouvrir au Maroc des centres de rétention des migrants interceptés en Méditerranée. La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée présentera, en juin 2019 devant les membres du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, un rapport détaillé de sa visite au Maroc.