En Belgique, plusieurs écoles ont proscrit le port du voile. Dans la Communauté flamande par exemple, le Conseil de l'enseignement a décidé de bannir le voile de l'ensemble de ses établissements. Le débat autour de ce sujet fait rage depuis quelques semaines. Ainsi pour l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB), cité par Belga, cette interdiction est vécue comme une injustice. Elle n'est pas encore appliquée sur l'ensemble du territoire, mais elle fait grincer les dents, surtout du côté de l'EMB, l'organe représentatif des musulmans, créé par arrêté royal en juillet 1996. « Alors que l'école se doit d'être un outil essentiel d'émancipation des personnes et d'apprentissage du vivre ensemble, elle devient un lieu de discrimination et d'exclusion », a relevé l'EMB. L'inquiétude de cette institution est compréhensible d'autant plus qu'après la décision du Conseil de l'enseignement de la Communauté flamande, le Conseil d'Etat a donné raison en début octobre, à la commune de Dison (province de Liège), opposée à des parents d'élèves. Depuis le mois de juin, un nouveau règlement d'ordre intérieur stipulait qu'aucun couvre-chef, en l'occurrence ici le voile, ne pouvait être porté au sein des bâtiments des écoles de cette commune. Les parents de trois petites filles ont refusé de se conformer à la règle, et leurs enfants ont été exclues de l'établissement. Le mardi 27 octobre, le conseiller provincial du Hainaut (province belge frontalière de la France) a approuvé, à son tour, l'interdiction du port du voile. A compter du 1er septembre 2010, le port de couvre-chefs et de signes religieux sera prohibé dans tous les établissements et lieux de formation organisés du Hainaut. De même, certains partis politiques ont fait des propositions allant dans le sens de l'élimination du voile dans les écoles. Une généralisation lente qui n'est pas du gout de l'EMB. « Depuis plusieurs années, les belges musulmans ont ressenti le fait que les directions scolaires peuvent interdire ou non le port du foulard, comme un processus qui bafoue les droits garantis par la Constitution, les lois belges et les conventions européennes, et qui hypothèque les libertés individuelles », s'est indigné l'EMB. Le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie (MRAX) a déjà demandé l'annulation de ces mesures. Mais pour le Conseil d'Etat s'était déjà prononcé en avril dernier, affirmant que l'interdiction du port du foulard contribue à « promouvoir la paix et la fraternité ».