En début de semaine, le Front Polisario a relayé des informations critiquant la douane mauritanienne et dénonçant le blocage par celle de l'Algérie d'une caravane humanitaire. Si ses commerçants dénoncent les amendes imposées par la Mauritanie, ils tirent sur «la bureaucratie» en Algérie qui contrôlerait les aides humanitaires destinées aux réfugiés. Les douanes algériennes et mauritaniennes sont dans la ligne de mire du Front Polisario. En début de semaine, le média électronique Futuro Sahara, proche du front séparatiste, a rapporté que plusieurs commerçants sahraouis ont affirmé que la douane mauritanienne continue de paralyser leurs camions, dans la région de Bir Moghreïn. «Les autorités mauritaniennes demandent toujours à ce que ces commerçants règlent des amendes imaginaires et leur interdisent de quitter avant d'avoir réglé ces sommes», poursuit le média. Les commerçants du Front continuent, eux-aussi, à refuser de régler ces amendes. Ils vont même jusqu'à les qualifier d'«illégales et sans fondements», rappelant que leurs poids lourds «disposent d'autorisation de passage». En attendant, si certains sont bloqués en Mauritanie, d'autres auraient choisi de s'installer «à l'Est du mur des Sables». «Les commerçants demandent qu'on leur permette de regagner les camps de Tindouf ou de continuer leurs chemins sans payer, puisqu'ils ne sont pas encore passés au Mauritanie. Certains affirment qu'ils doivent, pour «se rendre dans un village à l'Est du mur des Sables, passer par la Mauritanie», ce qui se termine généralement par un blocage au niveau de la douane mauritanienne. Des commerçants du Polisario bloqués à Bir Moghreïn. / Ph. DR La grogne sociale parmi les commerçants du Front Polisario face à des mesures mises en place par la Mauritanie ou l'Algérie ont déjà fait l'objet d'un sit-in, organisé devant le siège de la MINURSO à Mijek. Des commerçants et des chercheurs d'or dénonçaient aussi les «restrictions imposées à leurs activités» et exigeaient une «totale liberté de circulation dans tout le Sahara». L'Algérie également dans le viseur du Polisario Les partisans de Brahim Ghali sont également vent debout contre la douane algérienne. Citant cette fois le Parti Podemos dans la localité «Ribas de Valduerna» (sud-ouest de la province de León) en Espagne, Futuro Sahara indique qu'une caravane humanitaire destinée aux Sahraouis des camps de Tindouf est bloquée au port d'Oran (Ouest de l'Algérie) depuis samedi. «La caravane attend l'aval du ministère algérien des Affaires étrangères avant de poursuivre son chemin vers Tindouf», poursuit le média avant de dénoncer le blocage. «L'immobilisation imposée à une caravane humanitaire ne peut être justifiée que par la bureaucratie qui contrôle ce genre d'aides destinées aux réfugiés sahraouis», dénonce le média. Des membres de la caravane bloquée au port d'Oran en Algérie. / Ph. DR Pour rappel, le Front Polisario est déjà remonté contre l'aide humanitaire échappant à son contrôle. La semaine dernière, il a mis en garde contre l'acheminement des aides humanitaires via les sociétés de livraison express ou des petits camions transportant des aides alimentaires et sanitaires et qui ne passent pas par ses relais en Espagne. Sa représentante dans le pays ibérique, Khaira Boullahi, et le président du «Croissant rouge sahraoui», Bouhbini Yahia, ont donné leurs instructions aux différentes sections du Polisario pour rejeter toutes les aides qui ont recours aux entreprises de livraisons express. Un tour de vis qui aurait pour objectif de préserver les intérêts de quelques personnalités influentes aussi bien au camp Rabouni que du côté de l'Algérie puisque les petits camions de livraison express porteraient un sérieux préjudice à leur activité, sachant que les aides arrivent directement entre les mains des destinataires. Article modifié le 2018/10/31 à 14h28